Les Etats-Unis ont rejeté, hier, les accusations de torture qu'ont suscitées leurs méthodes de lutte antiterroriste lors de leur première parution devant le Comité de l'Onu contre la torture depuis les attentats du 11 septembre 2001. “La législation pénale américaine et les traités internationaux que les états-Unis se sont engagés à respecter interdisent la torture”, devait défendre, à l'ouverture “du procès”, Barry Lowenkron, secrétaire américain d'Etat adjoint à la démocratie, aux droits de l'homme et au travail. Accompagné d'une trentaine de responsables du département d'Etat et du Pentagone, le sous-secrétaire fait face aux 10 experts indépendants du Comité onusien contre la torture et dont le dossier est volumineux, consignant une avalanche de témoignages sur la violation des droits de l'homme par des Américains, partout où leur présence est signalée. La torture est pratiquement systématisée par le Pentagone, sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Plusieurs scandales ont éclaté, éclaboussant le secrétaire d'Etat à la Défense en personne, Rumsfeld, dont la tête a été, à plusieurs reprises, exigée, y compris par des officiers à la retraite, après avoir servi en Afghanistan et en Irak. Le comité onusien contre la torture est chargé de vérifier régulièrement le respect de la Convention de l'Onu contre la torture par les 141 Etats qui l'ont ratifiée. Cette Convention, adoptée en décembre 1984 et entrée en vigueur en juin 1987, interdit la torture et tout autre peine ou traitement cruel, inhumain ou dégradant. Les Etats-Unis ont ratifié cette Convention en 1994 avec des réserves. Ils sont accusés d'utiliser ces mesures pour détenir et interroger les suspects à la suite des attentats terroristes du 11 septembre perpétrés en Amérique même. D. B.