À Tizi Ouzou comme dans les contrées les plus reculées de la Kabylie profonde, le dernier match de championnat JS Kabylie-US Biskra polarise de plus en plus l'actualité. Et si les millions de supporters kabyles caressent déjà le rêve tant attendu d'un 13e titre national qui ne fera que dimensionner davantage un palmarès déjà fort éloquent, il n'en demeure pas moins que la fête des Canaris aura un goût d'amertume avec cet implacable huis-clos que la LNF s'entête encore à imposer, ce qui constituera certainement un fait unique au monde dont le football algérien — déjà pointé du doigt — ne saurait en tout cas s'enorgueillir. Et si les “fans” kabyles s'apprêtent à vivre une grosse frustration, il en sera de même pour les joueurs de la JSK, qui ont sué durant toute une saison, et qui estiment — à juste titre d'ailleurs — qu'ils ont le droit de terminer leur parcours en apothéose et en parfaite communion avec leur public, ce qui fait le charme et la passion du foot. C'est dire que tous les sportifs dignes de respect et respectueux du football loyal risquent de payer malheureusement pour quelques “écervelées” incontrôlées qui ne méritent certainement pas de s'identifier à l'image de marque d'un club aussi prestigieux que la JS Kabylie. Face à une situation aussi paradoxale que ridicule, les Canaris tenteront de faire bon cœur contre mauvaise fortune et ont repris le chemin de l'entraînement depuis hier, pour préparer activement ce dernier match de la saison face à la lanterne rouge, l'US Biskra qui a déjà fait ses adieux à la DI depuis quelques semaines déjà. Après deux jours de repos où ils auront quelque peu récupéré de leur dernier déplacement à Oran, les camarades de Yacef se sont donc retrouvés, hier au 1er-Novembre pour se concentrer sur un sujet qui leur tient tant à cœur. Même si Driouèche, blessé, multiplie les radios et les soins intensifs, tout l'effectif kabyle est considéré comme bon pour le service et le coach Jean-Yves Chay n'aura que l'embarras du choix pour arrêter le onze type qui aura l'insigne honneur d'offrir une 13e couronne historique pour le club kabyle même si, ici et là, les joueurs et les dirigeants kabyles ne veulent guère verser dans un optimisme démesuré. “Certes, nous avons fait un grand pas vers le titre mais nous ne sommes pas encore champions”, dira Jean-Yves Chay avec son sens du professionnalisme habituel. “Un match de football n'est jamais joué d'avance et nous avons beaucoup de respect pour tous nos adversaires, y compris l'US Biskra. C'est dire qu'il faudra prendre très au sérieux ce dernier match de la saison pour assurer un titre pour lequel nous avons sacrifié tant d'efforts durant toute la saison”, ajoutera Jean-Yves Chay qui, après avoir offert à la JSK une coupe de la CAF en novembre 2002 face au tonnerre de Yaoundé et raté de peu le titre national en juin 2003, est donc revenu en sauveur cette saison pour remplacer à la hâte le technicien belge, René Taelmam, limogé, et postuler ainsi à un titre de champion d'Algérie qui fera certainement date dans les annales du club kabyle. Côté recrutement, rien n'a filtré du côté de la JSK qui s'efforce de s'investir totalement dans une fin de saison prometteuse même si l'on sait que le président Hannachi insiste beaucoup sur le recrutement d'attaquant racés tels que Deham (MCA) et Hanister (ASMO) alors que le jeune gardien de la JS Bordj Menaïel, Fawzi Chaouchi, a toutes les chances de renforcer l'effectif kabyle comme pour perpétuer l'image de marque de son père Rachid Chaouchi dit “bechicha” qui a fait les beaux jours du club menaïli. MOHAMED HAOUCHINE