La manifestation sera ponctuée d'une grève générale et sera précédée le 10 du même mois d'actions synchronisées au niveau de chaque commune. Les délégués de la Coordination intercommunale de Béjaïa (CICB) ont tenu, ce week-end, un conclave ordinaire à Tifrit, village natal du regretté Mohamed Haroun, dans la région d'Akbou, pour débattre de la situation de leur mouvement et arrêter des actions de protestation “en faveur des détenus, contre des indus-élus et pour la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur”. Une trentaine de communes de la région ont répondu présent au conclave. Après que les délégués eurent brossé soigneusement le tableau du mouvement dans leurs communes respectives, les “conclavistes” ont axé essentiellement leurs interventions sur les perspectives et le souci majeur de la libération “immédiate des détenus du Printemps noir”. C'est ainsi que les animateurs du mouvement citoyen à Béjaïa ont entériné la décision d'organiser, le 10 du mois prochain, des actions de protestation synchronisées au niveau de chaque commune pour “la libération des détenus” et du coup, “dénoncer les indus-élus”. Au cours des débats de la plénière, les délégués ont longuement divergé sur le choix de la date. Certains ont avancé la date du 12 mars 2003 pour la protesta au niveau des communes, d'autres ont préféré sa tenue plutôt que de la reculer ou l'avancer au motif que la date du 12 mars coïncide avec celle du premier discours de Bouteflika qui “est un non-événement pour le mouvement”, disent-ils. Après un débat épique, les délégués ont arrêté, par consensus, la date du 10 mars. Dans le cadre de la réapropriation des dates historiques au peuple par le mouvement, la CICB a décidé d'une marche populaire au chef-lieu de wilaya le 19 mars 2003, 41e anniversaire du cessez-le-feu entre la France et l'Algérie et le début des accords d'Evian. Il est à noter que l'élection présidentielle prochaine n'a pas manqué d'être effleurée par certains délégués. Dans la déclaration politique ayant suivi les travaux de ce conclave, la CICB note d'emblée : “En 2003, notre jeunesse continue à tomber sous les balles du pouvoir maffieux et assassin”, allusion faite ici à la dernière victime de Seddouk, Sadek Aït Mansour, blessé le 4 novembre dernier et décédé après cent jours de coma profond. “L'immense foule venue à son enterrement renseigne sur la disponibilité de la population à continuer le combat”, estiment les rédacteurs du document, avant de relever que “dans sa logique de pérennisation, le pouvoir va jusqu'à l'islamisme intégriste qu'il ne cesse de doper pour l'opposer au mouvement citoyen”. En conclusion, la CICB soutient dans sa déclaration que “le duo Bouteflika-Benflis s'appuie sur les indus-élus pour contrer la dynamique citoyenne”. L. O.