Les ministres des Affaires étrangères des 114 pays du Mouvement des Non-Alignés (MNA) ont adopté, à Kuala Lumpur, le principe d'une résolution rejetant une intervention militaire unilatérale des USA contre l'Irak et réaffirmant le “rôle central” de l'Onu pour résoudre la crise. Ce projet de résolution doit être soumis en présence d'une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Représentant les deux tiers des pays membres des Nations unies, les chefs de la diplomatie du MNA demandent également à l'Irak, membre du MNA, de “continuer à se conformer activement à la résolution 1441” du Conseil de sécurité qui l'enjoint à coopérer “complètement” avec les inspecteurs en désarmement. Le projet de résolution souligne qu'une guerre contre l'Irak serait “un facteur de déstabilisation dans toute la région et qu'elle aurait des conséquences humanitaires, économiques et politiques immenses pour tous les pays dans le monde”. “Nous réaffirmons notre engagement à mobiliser nos efforts afin de trouver une solution pacifique à la situation actuelle. Nous saluons et soutenons tous les efforts exercés afin d'éviter la guerre contre l'Irak et demandons leur poursuite constante sur une base multilatérale par opposition aux actions unilatérales et réaffirmons le rôle central des Nations unies et du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.” Cette déclaration est en retrait par rapport au projet présenté par le bloc arabe au sein des Non-Alignés et jugé trop favorable à l'Irak. C'est ainsi que la formulation “(le MNA) rejette catégoriquement les menaces d'utilisation unilatérale de la force” et exprimant “le soutien et la solidarité avec l'Irak au regard d'une éventuelle agression” a été supprimée. Sur la Corée du Nord, autre pays membre au centre d'une crise avec les Etats-Unis, le MNA a également repoussé la tentative de Pyongyang de faire porter sur Washington la responsabilité de la crise nucléaire créée à la suite de la réactivation de sa centrale atomique de Yongbyon.