La Fifa lui a décerné hier le Ballon d'or du meilleur joueur de la Coupe du monde 2006. Le contraire aurait sans doute valu à l'instance footballistique un carton rouge. Et ce n'est que justice pour Zizou, car sans ses roulettes, ses passements de jambe, ses sombreros, ses inspirations, ses passes millimétrées à Henry et Ribéry, qui ont comblé de bonheur des accrocs du football, le Mondial teuton aurait été sans saveur et sans couleurs, tant les grandes équipes et les grands joueurs attendus à ce rendez-vous planétaire de ballon rond pour produire des sambas et des tangos, auront été hors du coup. Lui, le titi de la Castellane, devenu la Galactique, aura été tout au long de ce tournoi la star qui a brillé de tous ses feux, qui a polarisé toutes les attentions, toutes les admirations, toutes les affections. Ce titre de number “one” constitue une autre consécration dans son incroyable palmarès et vient mettre un bémol à l'incompréhension universelle provoquée par son geste malheureux. Car ce coup de colère d'un homme de chair, de sang et de nerfs, ô combien répréhensible, ne doit pas être une sorte d'arrêt sur images définitif sur le parcours d'un joueur de génie qui quitte sur une fausse note le stade de Berlin, pour entrer et s'installer ad vitam dans la légende. Zizou, “l'ange bleu” dont la trajectoire ressemble à une œuvre d'art patiemment composée, restera indiscutablement, une fois la déception provoquée par son geste oublié ce joueur, comme Pelé, Maradona, Cruyff, Platini, qui a poussé les limites du sport roi aux confins du céleste. Et comme il nous a fait rêver pendant des années, on ne peut que lui pardonner son geste regrettable commis l'espace d'une seconde de relâchement. N. S.