Les Etats-Unis et le Japon ont exhorté hier la Corée du Nord à revenir à la table des négociations multilatérales sur son programme nucléaire, tout en réaffirmant leur volonté d'obtenir de l'ONU des sanctions contre le régime de Pyongyang après ses tirs de missiles. À Tokyo, le principal négociateur américain sur le dossier nucléaire nord-coréen, Christopher Hill, a souligné que la Corée du Nord était condamnée à l'isolement si elle refusait de reprendre les pourparlers. M. Hill s'est entretenu avec les dirigeants japonais impliqués dans le dossier nord-coréen. Le Japon a pris une position en pointe contre la Corée du Nord qui lui fait face. Tokyo et Washington militent en faveur d'un projet de résolution à l'ONU appelant à des sanctions économiques contre le régime communiste de Pyongyang après la salve de missiles nord-coréens du 4 juillet. Face aux réticences de la Chine et de la Russie, hostiles aux sanctions, M. Hill a souligné l'importance de rechercher le dialogue avec Pyongyang pour débloquer les pourparlers multilatéraux sur la crise nucléaire nord-coréenne. Ces pourparlers à six (Etats-Unis, deux Corées, Chine, Japon et Russie), ouvertes en 2003 sous l'égide de Pékin qui visent à obtenir de Pyongyang l'abandon définitif de son programme nucléaire sont au point mort depuis novembre 2005. “Ce que les Nord-coréens doivent faire est de participer à la prochaine série de pourparlers à six et commencer à appliquer cet accord”, a déclaré le négociateur américain. En septembre 2005, la Corée du Nord avait accepté sur le principe de mettre un terme à son programme nucléaire en échange d'une aide économique et de garanties sur sa sécurité. Mais le régime communiste a imposé comme nouvelle exigence la levée des sanctions financières américaines à des entités et entreprises nord-coréennes accusées de blanchiment d'argent et de contrefaçon de devises. “La Corée du Nord a le choix de continuer à s'isoler ou de réintégrer la communauté internationale. J'espère qu'elle fera le bon choix”, a déclaré M. Hill. De son côté, Tokyo a appelé la Chine — qui a dépêché hier une délégation de haut rang à Pyongyang — à “assumer sa responsabilité en tant que pays hôte” des pourparlers multilatéraux. Tokyo est la troisième étape d'une tournée de M. Hill visant à trouver une réponse internationale commune à la crise des missiles nord-coréens. Lors d'une conversation téléphonique, le chef de la diplomatie japonaise, Taro Aso, et la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, ont réitéré leur intention d'obtenir du Conseil de sécurité une résolution imposant des sanctions économiques à Pyongyang, selon le ministère nippon des Affaires étrangères. Mais Moscou et Pékin, qui disposent d'un droit de veto et entretiennent des relations anciennes et cordiales avec le régime de Pyongyang, sont réticentes.