Résumé : Youcef refuse de s'unir à sa cousine malade et regrette d'avoir à un moment de son existence demandé au cousin de gérer ses biens. Il se traite de fou. Karima sourit. Cesse de te traiter de fou, tu es l'homme le plus sage que j'ai jamais connu. Ta peine a été si grande et n'importe qui aurait certainement plongé dans la véritable folie. Dis-moi ce qui s'est passé ensuite. - Le cousin ayant terminé sa méditation s'est levé et s'est approché un peu plus de moi. - Donc, tu refuses ma proposition ? - Comment as-tu un tel courage, cher cousin, le courage de proposer ta propre fille à un fou ? - Tu n'es pas fou, espèce de salaud, le fou c'est plutôt moi qui t'ai hébergé et permis de reprendre pied. Je respirais un bon coup, car je sentais que la moutarde me montait au nez. - Je ne suis pas un bouc émissaire, je t'ai peut-être servi d'appât pour des gains malhonnêtes et faciles, mais je refuse de servir de marionnette dans le rôle du gendre alors que tu ne cherches qu'a épater tes semblables. - Youcef, reprends-toi ! Tu regretteras bientôt ce que tu viens de dire. - Non, je n'ai plus rien à regretter mon cousin, car j'ai déjà eu à connaître la plus grande erreur et le plus grand regret de ma vie le jour où tu as surgi tel un démon dans mes affaires ! J'aurais dû te fermer la porte au nez alors que tu arrivais du bled avec cet air affligé que tu sais prendre pour apitoyer les gens. - Je saurai te faire goûter un plus grand regret. Tu va voir, Youcef, lorsque tu moisiras au fond d'une froide et sombre cellule, tu sauras que tu viens de rater quelque chose dans ta vie. Et cette fois-ci tu verseras d'amères larmes sur ton sort. Je haussais les épaules indifférent et je me rallongeais sur mon lit. Il en profita pour me sauter dessus et me rattacher. Avant de repartir, il remet le bandeau sur ma bouche. Une heure plus tard, j'entendis la sirène d'une ambulance et deux infirmiers pénétrèrent dans la chambre. Ils me détachèrent après m'avoir injecté un liquide brûlant dans les veines. Je sentais qu'on me transportait “empaqueté” tel un colis. J'ai repris conscience dans une chambre humide et sombre. Le plafond reflétait quelque reste de la lumière du jour qui pénétrait par une lucarne striée de barreaux. J'essayais de me relever et je constatais que j'étais attaché. Mes bras refusaient de m'obéir. Je me rendis compte qu'on m'avait mis une camisole, une camisole de force comme au Moyen-Âge, avec des lanières dans le dos. Je regardais le plafond un moment. J'avais très faim et soif et la tête me tournait. Je n'arrivais pas encore à assimiler ce qui m'arrivait. Le médicament qu'on m'avait injecté m'avait abruti, et je me sentais dans un état second. Y. H. (À suivre)