Résumé : Le cousin démontre à Youcef qu'il avait en sa possession des papiers signés de sa main qui lui permettaient de gérer l'intégralité de ses biens. Je lus rapidement et j'ai compris pourquoi ce cousin se hasardait à tout bout de champ à faire appel à la police ou aux médecins. Il n'avait rien à craindre puisqu'il gérait à son compte tous mes biens. Bien sûr, l'autorisation n'était qu'une falsification d'un document qui portait ma signature. Je levais les yeux sur lui sidéré. - C'est un faux. C'est un faux et usage de faux. Tu risques gros pour cela mon cher cousin, mais chapeau tout de même pour tout ce scénario que tu as monté de toutes pièces. C'est ce que j'appellerais un abus de confiance en bonne et due forme. - Non, je n'abuse en rien puisque je vais te proposer quelque chose qui va sûrement t'intéresser. - Tu ne me prends donc plus pour un fou ? - Bof, tu es ce que tu es, les intérêts d'abord, me dit-il avant de poursuivre : Ma fille Hayette va très mal ces derniers temps. Elle est toujours alitée et ses crises d'épilepsie sont de plus en plus fréquentes. J'aimerai faire quelque chose pour elle tant que je suis de ce monde. Tu vois, cher cousin, nul n'est à l'abri du mal. Et ma famille est sacrée. Je réussis à me redresser plus ou moins sur mon lit et essayais tant bien que mal de m'asseoir afin d'écouter plus attentivement, car je ne doutais pas que la proposition de mon oncle était des plus inattendues. - Voilà donc ce que je te propose, poursuit-il. Il s'humecta les lèvres et reprit son chapelet. - Tu épouseras ma fille Hayette et tu hériteras de tous mes biens. La proposition était telle que j'eus du mal à respirer durant quelques secondes. Soudain mes nerfs craquèrent et je fus secoué par un fou rire. Je riais, je riais, je riais. Je ne pouvais plus m'arrêter. Ce qui a attisé la colère du cousin dont le visage passait par toutes les couleurs. Enfin, je réussis à reprendre mon souffle et à essuyer les larmes qui coulaient sur mes joues à force d'avoir ri. Il me jeta un coup d'œil en biais et me secoua : - Pourquoi ris-tu ? Tu rigoles d'une pauvre malheureuse comme Hayette. Tu n'as vraiment pas de cœur. - Je ne rigole pas de Hayette, c'est une créature de Dieu. Cette pauvre innocente, si elle est née sourde et muette, c'est Dieu qui l'a décidé, mais je ris plutôt de ta proposition que je considère comme un chantage. Tu me proposes d'épouser ta fille pour hériter de tes biens. Lesquels ? Tu voulais insinuer plutôt que j'aurai le droit de récupérer mes biens à cette seule condition. - Tu es diabolique, Youcef ! Je voulais démontrer au monde entier que même malade et à moitié fou, je ne voulais pas t'abandonner, mieux encore, je te proposais ma fille. Ah ! que les gens sont ingrats ! Y. H. (À suivre)