En Côte d'Ivoire, pas un jour ne passe sans que la presse, favorable à Laurent Gbagbo, n'accable le président français, décrit comme un machiavel prêt à tout pour renverser le chef d'Etat ivoirien. Se saisissant du voyage du président français en Chine, les quotidiens d'Abidjan dit patriotiques ou presse bleue, tenus par des proches du camp présidentiel, estiment que Jacques Chirac a fait des courbettes à la Chine pour neutraliser les soutiens de Laurent Gbagbo à l'ONU ! Ces journaux devinent derrière cette visite une initiative pour rallier Pékin au projet français de résolution sur la Côte d'Ivoire en discussion à l'ONU, qui prévoit de réduire les pouvoirs du président ivoirien, accusé par Paris de bloquer le processus de paix. Les titres ivoiriens ne vont pas de mains mortes pour stigmatiser le locataire de l'Elysée à la tête de son réseau qualifié tour à tour de Chiraquie, de Françafrique et de bien d'autre noms d'oiseaux pour punir Gbagbo d'avoir libéré la Côte d'Ivoire de son joug colonialiste. “Nous sommes une presse de combat”, se défendent ces titres qui prennent soin de ne s'attaquer qu'à Jacques Chirac, promettant de revenir au journalisme classique quand la crise ivoirienne sera résolue. Conformément aux ambitions de Gbagbo, cela va de soi. D. B.