Durant le Ramadhan 2005, le GSPC a perpétré 65 attentats au niveau national. Cette année et durant la même période, il en a commis 29 dont 50% à Boumerdès. La stratégie du GSPC de se rapprocher d'Alger se confirme davantage dans l'objectif de gagner plus en médiatisation. La recrudescence des attentats à la bombe de ces derniers temps, notamment ceux enregistrés hier à Réghaïa et Dergana, suscite non seulement des interrogations sur les capacités de nuisance des groupes armés, mais ravive les craintes des citoyens qui se sont habitués depuis plusieurs années à une paix et une sérénité plus au moins relatives. Le GSPC, qui a tout le temps concentré ses activités dans les wilayas de Tizi ouzou, Bouira, et Boumerdès, semble vouloir opérer un forcing en vue de perpétrer des attentats dans la capitale pour assurer plus d'impact à ses opérations meurtrières. Ainsi, après les attentats commis l'été dernier à Bordj El-Kiffan, suivis de l'attentat perpétré il y a un peu plus de deux semaines, laisse penser que l'“émir” de la zone 2, Saâdaoui Abdelhamid, dit Abou El Haytem ait décidé de se redéployer au niveau de la capitale en dépit du peu d'ancrage dont il dispose parmi la population algéroise. Mais le GSPC qui a réussi, jusque-là, à travailler avec les effectifs dont il dispose en mobilisant des groupes implantés au centre de la wilaya de Boumerdès, a aussi mis à contribution, grâce à l'argent du racket, ses réseaux de soutien insoupçonnés jusque-là et qui sont implantés dans des centres urbains des wilayas du centre. La plupart des membres de ces réseaux ne sont pas enregistrés au niveau des structures de sécurité d'où les difficultés de les identifier. Par ailleurs, le GSPC, qui n'a pas réussi à recruter des jeunes algérois s'est rabattu sur Boudouaou et Khemis El- Kechna, deux communes proches d'Alger, pour recruter au moins quatre nouveaux éléments pour tenter de reconstituer son noyau destiné à la capitale. Le groupe, une fois reconstitué, serait sous les ordres de katibat El-Arkam, dirigé par l'“émir” Bentitraoui à qui on impute d'ailleurs l'exécution du double attentat de Réghaïa et Dergana dont la technique ressemble curieusement à celle des attentats commis actuellement à Bagdad en Irak comme si le GSPC veut marquer davantage son appartenance à Al-Qaïda. En effet, la katibat El Arkam, qui dispose d'un effectif de 50 éléments armés, se compose de trois principales sériate parmi elles seriat El Akdam, pilotée par un certain Abdidit Hamza originaire de “Chet” de Réghaïa qui a, selon de nombreux observateurs de la scène sécuritaire, perpétré l'attentat de Réghaïa. Cette seriat serait également derrière l'attaque d'un poste de gendarmerie à Réghaïa-Plage. Quant à l'attentat de Dergana, il aurait été exécuté par seriat El-Ghorabaa dirigée par un algérois, un certain Kamel Hassen, dit Abou Moussa qui aurait planifié l'attentat de Benzerga ayant ciblé en juin dernier des policiers. Mais les explosifs semblent avoir été acheminés par des terroristes appartenant à d'autres katibate et sériate implantées notamment à Bordj Menaïel et les Issers. Tout le monde sait que lorsqu'il s'agit d'opérations terroristes d'envergure, les groupes terroristes se concertent minutieusement sur leurs objectifs avant de se partager les rôles comme ce fut le cas dans les attentats commis durant le mois de Ramadhan à Chabet El-Ameur et Dellys notamment. Ce même procédé avait été appliqué lors des massacres collectifs qui avaient ciblé plusieurs régions du pays et notamment les zones de repli des terroristes durant les années 1997, 1998 jusqu'à 2000. Par ailleurs et selon nos informations, une camionnette 404 bâchée bourrée d'explosifs a été interceptée samedi soir par les forces de sécurité à Bord Menaïel alors qu'elle s'apprêtait à “vider” sa cargaison à Alger. Mais les groupes terroristes ont réussi à tromper la vigilance des forces de sécurité en acheminant des quantités considérables de TNT à bord de véhicules volés. Profitant d'une baisse de vigilance, les terroristes ont réussi, avec une facilité déconcertante, à se rapprocher des commissariats de police pour faire exploser des centaines de kilos de TNT replongeant du coup les Algérois dans de tristes années 1990. Ainsi le GSPC qui vient de se rallier à Al-Qaïda tente un forcing en vue de faire croire à un redéploiement qui n'en est pas un en réalité. Une bombe explose aux Issers Une bombe a explosé hier, aux environs de 7h, dans l'ancienne ville des Issers, 25 km au sud-est de Boumerdès, faisant deux blessés parmi les citoyens. L'engin explosif était dissimulé dans un sachet et déposé au bord de la chaussée sur la route menant à Chabet El-Ameur. La bombe, qui visait probablement un barrage fixe de la Gendarmerie nationale, a explosé au passage d'un véhicule à bord duquel se trouvait un couple originaire de la commune des Issers. Les deux passagers blessés légèrement ont été transférés vers l'hôpital de Bordj Ménaël. M. T.