Pas moins de 85 personnes ont été tuées pendant ce mois de septembre, dont 20 durant la première moitié de Ramadhan. La situation sécuritaire en Algérie, durant la première moitié du mois de Ramadhan, a été caractérisée par la recrudescence particulière des actes terroristes. Pas moins de 20 personnes ont été ainsi tuées durant cette période. La majorité d'entre elles, fait partie des différents corps de sécurité. Les dernières victimes en date sont les trois gardes communaux et les deux militaires tués respectivement à Tadmaït (Tizi-Ouzou), et à Naciria (Boumerdès). Aussi, depuis le début du mois de septembre, plus de 85 personnes ont été tuées dans des attentats commis et des embuscades tendues par les groupes terroristes armés, dans les différentes parties du territoire national. Il faut souligner qu'un bon nombre de ces victimes ont été signalées principalement dans les wilayas du centre du pays, notamment Tizi-Ouzou, Boumerdès et Bouira. Cet axe est, depuis plus de deux années, le théâtre de différents attentats meurtriers commis par les groupes terroristes activant dans la région. Les observateurs estiment que les actes terroristes perpétrés dans cette région du centre du pays se sont multipliés depuis le ralliement, en septembre 2006, du Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) à la nébuleuse islamiste al-Qaîda, et qui, dès lors, active sous l'appellation de la branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique. On estime de même que ce qui facilite l'activité à ces groupes terroristes armés ce sont les reliefs, particulièrement montagneux, et les massifs forestiers environnants (celui de Sid Ali Bounab et de Yakouren dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Boumerdès et Bouira). Cette situation géographique favorise le repli de ces groupes terroristes après avoir commis leur sale besogne. D'ailleurs même les derniers ratissages effectués par l'Armée nationale populaire (ANP) qui a d'ailleurs souvent utilisé l'artillerie lourde, n'ont pas pu venir à bout des groupes terroristes très présents en Kabylie. Ces opérations avaient, en revanche, le mérite d'avoir mis hors d'état de nuire plusieurs terroristes, et empêché par là même, le déroulement du congrès de l'ex-Gspc, lequel devait se tenir au mois d'août dernier à Yakouren. On constate, par ailleurs ces dernières années, le changement de tactique opéré par les hordes terroristes. Si auparavant les groupes terroristes attaquaient sans distinction, mettant ainsi militaires et citoyens dans le même sac, il n'en demeure pas moins que, actuellement, ce sont les forces de sécurité et les nantis de la Kabylie qui sont dans la ligne de mire. La série d'attaques armées perpétrées contre les commissariats, et les casernes de l'ANP ne visent qu'à donner un véritable coup de boutoir à l'armée, avec une portée à la fois militaire et psychologique. L'autre stratégie adoptée par les groupes armés, consiste en le kidnapping des grands commerçants de la région de la Kabylie et qui ne seront libérés qu'après avoir payé de lourdes rançons, estimées parfois à une vingtaine de milliards de centimes. Cet argent servira certainement à financer les activités terroristes des sbires de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaab Abdelwadoud.