70% de cette quantité sont issus du secteur de l'automobile. C'est l'absence totale des structures spécialisées pour la prise en charge des huiles usagées générées chaque année par l'Algérie et qui est de l'ordre de 160 à 180 000 tonnes. Ce constat a été établi par la plupart des intervenants au séminaire sur “les huiles usagées” organisé hier à l'hôtel El-Aurassi à l'initiative de Total Lubrifiants Algérie sous le parrainage du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. “Il est question lors de cette rencontre de faire le point de la situation notamment dans un contexte algérien et présenter les pratiques au niveau international”, a déclaré M. Ali Haouchine, DG de Total Lubrifiants Algérie, une jeune filiale en Algérie du pétrolier international Total, qui affirme sa volonté d'être au premier rang parmi les pétroliers leaders en termes de protection de l'environnement et de gestion des déchets. Raison pour laquelle Total Lubrifiants Algérie propose au terme de cette rencontre la constitution d'un groupe de travail aux fins de trouver les meilleurs voies et moyens de parvenir à une interaction entre les différents maillons de la chaîne. Collecter, stocker, et traiter ne semblent pas être une mince affaire notamment en l'absence d'investissement dans ce domaine qui devrait être soutenu par l'Etat. C'est du moins ce que semble soutenir certains participants en opposant les arguments suivants. En l'absence de structures spécialisées et de décharges adéquates, les générateurs de ces huiles se retrouvent obligés de déverser dans les canalisations faisant ainsi travailler les stations d'épuration plus que jamais à des coûts faramineux tant c'est dangereux pour la nature et pour l'Homme. Ce même argent aurait pu être déployé dans l'encouragement d'investissement pour la réalisation des structures spécifiques. Naftal, pour sa part, récupère à peine 10 à 15% de cette quantité. D'autres participants ont fait remarquer que les 50% des revenus de la taxe exercée sur les lubrifiants devraient aider de manière concrète dans l'investissement dans le domaine. Ces revenus, souligne-t-on, vont vers le Fonds national de dépollution. La SNVI, à elle seule, génère annuellement 400 à 500 t d'huile qui nécessitent un traitement approprié sans que cela ne soit fait, comme reconnu par M. Mokhtar Chahboub, P-DG de cette entreprise. Le traitement des huiles Askarel et leur élimination se posent ainsi avec acuité surtout que la priorité a été léguée aux écoles et aux hôpitaux laissant les entreprises industrielles en dernier lieu. “Chaque cimenterie en Algérie abrite au moins 50 postes transformateurs dont elle doit absolument s'en débarrasser”, nous a indiqué l'un des participants et préciser que 5 litres d'huile de vidange balancés dans la nature couvrent une superficie de 5 000 m3 et que 5 litres d'huile brûlée donnent lieu à 5 grammes de plomb par le biais de la fumée dégagée, ce qui est très nocif à la santé du citoyen. “L'Algérie devra améliorer la qualité de son carburant notamment pour ce qui est du diesel”, a plaidé, quant à lui, le président de l'association des concessionnaires de voitures. Nabila SaIdoun