À l'ère des grandes mutations, quelle stratégie faut-il adopter pour enfin instaurer un dialogue entre le temple du savoir et les usines ? Qui de l'université ou de l'entreprise doit aller vers l'autre ? “Comment définir les thèmes et les axes de travail permettant un rapprochement entre les universités et les entreprises” ainsi que “les axes et la méthodologie de mise en place des axes de travail” ont été au centre d'une rencontre organisée à l'université des sciences et de la technologie (Usto), Mohamed-Boudiaf. Organisée conjointement par la Bourse de sous-traitance et de partenariat de l'Ouest (BSTPO) et l'Usto, la rencontre a regroupé des responsables des laboratoires universitaires, des chefs de département de formation de différentes spécialités et de plusieurs représentants d'entreprises économiques. Cette première rencontre à laquelle ont pris part des représentants des ministères de la PME et de l'Artisanat et de l'Enseignement supérieur a permis aux participants de prendre connaissance du savoir-faire en matière des offres de prestations et des attentes de l'entreprise algérienne. Selon le représentant du ministère de la PME et de l'Artisanant, un protocole de partenariat a été signé en 2001 par son ministère et celui de l'Enseignement supérieur concernant la mise en place d'une stratégie de partenariat pour la création d'une passerelle entre l'université et l'entreprise. Cette disposition permettra d'instaurer un dialogue pour savoir qui de l'université ou de l'entreprise doit aller vers l'autre. Dans ce contexte, le représentant du ministère de la PMe et de l'Artisanat a développé trois projets dont le programme a démarré en 2005. Il s'agit de promouvoir l'émergence d'associations professionnelles allant vers la création de société à responsabilité limité (Sarl). Cette démarche qui sera soutenue par le ministère de la tutelle a trait à une phase préliminaire en collaboration avec la branche de la BSTPO d'Oran en vue d'offrir des programmes de vulgarisation et de concrétisation des projets de création d'entreprises. Sur un autre plan, le ministère de la PME et de l'Artisanat projette d'apporter son aide aux associations professionnelles pour leur faciliter l'accès aux prestations des laboratoires de recherches universitaires. “Nous pouvons ainsi répondre aux exigences des entreprises en matière de management qui auront la possibilité de se répartir dans des milliers de filières”, a affirmé le représentant du ministère de la PME et de l'artisanat. Ainsi, un programme d'appui aux projets des PME dans le cadre du développement durable vient d'être lancé par le ministère de tutelle qui s'étalera sur une période de 7 à 8 ans. Il s'articulera sur la meilleure façon de recruter des jeunes universitaires répondant au profil demandé par l'entreprise en coopération avec l'université. Dans ce cadre précis, un catalogue et un CD comportant la nomenclature de tous les laboratoires activant à l'ouest du pays seront bientôt à la disposition des professionnels. Les 16 225 entreprises implantées dans la wilaya d'Oran ne sont pas considérées comme des PME à part entière, car n'employant guère plus de 20 personnes par unité. 80% de ces entreprises sont, en effet, de très petites moyennes entreprises (TPME) quand on sait que depuis plus de 30 ans, aucune étude exhaustive n'a été effectuée entre l'université et les entreprises, a déploré le directeur de wilaya de la PME et de l'artisanat. Des expériences ont été accomplies dans ce domaine entre le secteur de la PME et l'université d'Oran. Des conventions ont été signées dans le cadre du renforcement de la coopération entre les laboratoires de la recherche scientifique et les associations professionnelles. Désormais, les étudiants en fin d'études pourront se rapprocher des entreprises pour la préparation de leur mémoire et s'impliquer professionnellement dans le monde du travail. D'ailleurs, les actes des assises nationales de la PME, qui s'étaient tenues à Alger les 14 et 15 janvier 2004, font état en plus du constat sus-cité,de l'inertie manifestée au niveau des PME en matière d'innovation, d'une pratique du transfert des technologies qui obéit à une logique exclusivement mercantile et d'une université de plus en plus déconnectée du monde des affaires. Enfin, cette première rencontre sera sanctionnée par une conférence nationale sur le partenariat entre les secteurs de la PME et l'université algérienne. B. GHRISSI