Pour l'ex-Chef du gouvernement, la lutte antiterroriste continuera jusqu'à l'éradication de ce fléau. Lors de son meeting animé hier au palais de la culture Mohamed-Boudiaf de Annaba, et devant les militants et les sympathisants du RND, le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, n'a pas présenté un profil bas. Tout en défendant son bilan, il a axé son intervention sur les visions d'avenir de son parti. Un discours de campagne électorale qui ne dit pas son nom. D'aucuns expliqueront que c'est en perspective des élections locales et législatives, attendues pour 2007, mais aussi par l'importance qu'il a donnée pour défendre ses deux bilans du temps où il était à la tête du gouvernement, on pourrait aisément penser qu'il se positionne déjà pour jouer un rôle plus important en Algérie. Ainsi, il s'est voulu porteur d'un message d'espoir quant à l'avenir du pays tout en déplorant les insuffisances et les incohérences que subit le simple citoyen au quotidien. Les sujets sur lesquels il a basé son discours étaient au nombre de trois : la charte de la réconciliation nationale qu'il continue de cautionner ; l'économie nationale dont il critique les adeptes de l'Algérie grand bazar et la recrudescence de la criminalité dont la solution, selon lui, passe par l'engagement de tout le monde. Tout en réitérant son engagement en faveur de la charte et pour défendre sa détermination à rester sur le flanc de la lutte antiterroriste, il a déclaré qu'“aux moments les plus durs de la décennie noire, il y avait jusqu'à 20 000 terroristes. Les forces de sécurité en ont éliminés 17 000”, tout en ajoutant que “la lutte ne s'arrêtera pas jusqu'à éradication totale de ce fléau. S'il reste 3 terroristes en activité, ils représenteront toujours un danger pour la République”. Pour lui, le pire est à conjuguer au passé. “On disait de nous qu'on était en train de vendre le pays dans les années 90. Qu'en est-il maintenant ? L'Algérie se porterait-elle pire qu'avant ?” Il répondra par la négation en insistant sur les grandes améliorations constatées à tous les niveaux. À propos de la question économique, il a insisté sur les “grands projets de l'Etat”. “On n'a pas le droit de dire que le pays se porte mal. 100 millions de dollars sont consacrés au plan quinquennal, et cela est très important à signaler”, a-t-il déclaré. Il en a profité au passage pour “écorcher” la presse qui, selon lui, ne fait que noircir l'image du pays. “La presse badigeonne tout au goudron”, a-t-il déclaré. Il s'est aussi attaqué aux partisans de “l'import-import” qui, selon lui, sont ceux qui ne veulent pas que les réformes économiques réussissent en Algérie. Il a ainsi défendu la privatisation “même si je suis idéologiquement contre”, en donnant des exemples de réussite concernant Annaba tel qu'Asmidal avec les Espagnols ou encore le complexe sidérurgique d'El-Hadjar. “En 1998, il y avait un découvert de 18 milliards de DA, alors qu'en 2001, c'était carrément 60 milliards. Si on n'avait pas privatisé le complexe, on n'aurait jamais pu pénétrer les marchés internationaux. Maintenant, les travailleurs de l'ISPAT et l'Etat sont gagnants, et tant mieux.” Il a aussi mis en avant les investissements arabes et algériens en louant les réalisations de Orascom, Watania ou encore le groupe Fayçal. La hausse de la criminalité et l'insécurité qui règne dans le pays ont été les derniers points de son intervention. “Tout le monde doit se mobiliser pour lutter contre ce fléau. L'Etat vient d'allouer un budget de 200 millions de dinars pour augmenter le nombre des différents corps de sécurité. Cela dit, l'Etat ne peut rien faire sans la mobilisation générale des citoyens.” À la fin du meeting, le premier secrétaire du RND n'a pas oublié d'inciter les présents à “propager les idées du parti même dans les endroits les plus reculés de la région”. Un message qui montre bien que la campagne électorale a bel et bien commencé pour le parti. Salim Koudil