Le président américain George W. Bush a déclaré, hier, que la “feuille de route” pour la paix au Proche-Orient sera publiée dès l'entrée en fonction d'un Premier ministre palestinien doté de réels pouvoirs. “Pour être un partenaire crédible et responsable, le nouveau Premier ministre palestinien doit avoir une autorité réelle”, a affirmé M. Bush à la Maison-Blanche. “Immédiatement après son entrée en fonction, la feuille de route pour la paix sera remise aux Palestiniens et aux Israéliens”, a poursuivi le président américain. Il a exprimé le souhait que ce Premier ministre, en l'occurrence le numéro deux de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas (Abou Mazen), pressenti pour occuper ce poste, prendra rapidement ses fonctions. Il a appelé de ses vœux la création d'un Etat palestinien, estimant cependant qu'un tel Etat “devait être réformé, pacifique, démocratique et abandonner pour toujours le recours au terrorisme”. “Le gouvernement d'Israël, dès que la menace du terrorisme sera écartée et que la sécurité s'améliorera, doit prendre des mesures concrètes pour soutenir la mise en place d'un Etat palestinien viable et crédible et pour travailler le plus vite possible vers un règlement pour un statut définitif” des territoires palestiniens, a précisé M. Bush. Cette “feuille de route” a été préparée par le quartette (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne). Elle devait initialement être annoncée officiellement le 20 décembre, mais cette annonce avait été repoussée en raison des élections en Israël. Le document prévoit notamment la création d'un Etat palestinien d'ici à 2005, en trois étapes. Elle a été adoptée dans sa structure générale, le 17 septembre, lors d'une réunion à New York. Il exige de l'Etat hébreu qu'il “publie une déclaration sans équivoque, réaffirmant son engagement (...) à la création d'un Etat palestinien indépendant et viable, vivant en paix et sécurité” à ses côtés, a-t-on indiqué de même source. La “feuille de route” exige par ailleurs des Palestiniens qu'ils “reconnaissent le droit à l'existence d'Israël” et adoptent un “arrêt inconditionnel de la violence contre les Israéliens où qu'ils soient”. Le document demande en outre aux autorités israéliennes de s'engager à “stopper les violences envers les Palestiniens où qu'ils se trouvent”. De son côté, le principal conseiller de Arafat, Nabil Abou Roudeïna, a déclaré que le discours de Bush “n'est pas suffisant”. “Pour l'instant, Bush n'a rien dit”, a poursuivit M. Abou Roudeïna. Tel-Aviv s'est déclaré être entièrement d'accord avec la proposition du président américain.