De nombreux chantiers sont en cours et un projet de 29 000 logements sera lancé incessamment. Alors que sur le terrain, seules 507 entreprises activent, dont seulement 20 sont qualifiées pour les gros ouvrages. Une équation pas facile à résoudre. Pour les professionnels du secteur, le lancement de nouvelles entreprises, notamment au niveau des communes, s'impose. L'importance du volume des projets publics du secteur du bâtiment a fini, dans la wilaya de M'sila, par dépasser les capacités de réalisation des 507 entreprises locales, dont seulement 20 détiennent la qualification de 4e degré exigée pour les gros chantiers, affirme le directeur du logement et des équipements publics (Dlep). Ces entreprises "ne peuvent supporter" le volume actuel des chantiers en cours, ni ceux qui seront lancés dans le cadre du programme quinquennal, dont notamment 29 000 logements, a-t-il ajouté. Pour pallier la situation, les entreprises en question sont sollicitées pour améliorer leurs performances et moderniser leurs outils afin de répondre à la demande du secteur, précise le même responsable, qui estime que les coûts des projets sont déterminés par le marché et n'interfèrent nullement dans cette situation. En dépit du manque de grandes entreprises, l'exécution des divers programmes de logements participatifs, sociaux et ruraux, "s'est faite à ce jour dans les délais impartis", précise-t-il, soulignant que des appels d'offres ont été lancés en octobre et novembre pour la réalisation de 150 projets répartis sur les communes de la wilaya. Certains équipements du secteur de la construction et de l'urbanisme n'ont pas été mis en chantier, en raison du manque de grandes entreprises, selon les données des organismes de suivi. Pour les responsables des entreprises, ce décalage entre la demande du secteur du bâtiment et la capacité de réalisation "trouverait en partie son explication dans le fait que c'est la première fois depuis 1974 que la wilaya de M'sila bénéficie d'autant de projets en même temps". La multiplication numérique des entreprises de réalisation dans cette wilaya s'est affirmée sensiblement après la dissolution de seize entreprises publiques locales et régionales. Selon d'anciens dirigeants des entreprises dissoutes, celles-ci possédaient des outils et des équipements qui faisaient d'elles de grandes entreprises. Toutefois, leur cession n'a pas permis la préservation de leurs capacités "qui auraient pu profiter actuellement à la wilaya". Les élus et les responsables locaux estiment, pour leur part, que la solution résiderait dans l'encouragement des entreprises existantes à l'évolution et à l'accroissement de leur potentiel, ainsi que le soutien à la création d'entreprises de bâtiment par les universitaires. Pour certains autres élus, la création d'entreprises municipales de réalisation, pour assister chaque commune à prendre en charge les projets de son programme de développement, pourrait être également une autre alternative. R. R.