Au terme d'une quinzaine de jours d'entraînement commun entre les marines algérienne et française en quai et en mer, le capitaine de vaisseau Bruno Faugeron, adjoint des opérations de l'amiral commandant la zone maritime Méditerranée et le commandant du bateau Avisco, Dominique Caillé, ont animé une conférence de presse au port d'Alger au cours de laquelle ils ont présenté le cadre général ainsi que les objectifs de cette coopération. Le premier responsable a d'emblée situé l'enjeu de cet exercice en déclarant que “la chose la plus importante est la communication et l'échange d'informations entre le centre opérationnel de Toulon et celui d'Alger”. Il a indiqué qu'un centre opérationnel commun “a été mis en place à Toulon où des marins algériens et français travaillent ensemble”. L'entraînement, a souligné M. Dominique Caillé, a commencé par une semaine au quai à Toulon où ont eu lieu des conférences, ateliers et des briefings. “Au terme de cette semaine, on a pu savoir si on pouvait sortir en toute sécurité en haute mer.” Cette phrase a été suivie par des leçons de transmission, une opération aéromaritime conjointe de recherches et d'interception d'un navire se livrant à un trafic de drogue et une opération de recherches et de secours en mer. Tous ces entraînements, précisent les deux conférenciers, ont été accompagnés par un important soutien aérien. À la question de savoir si ce genre d'exercice va être renouvelé, ils répondront que ce type “d'entraînement va certainement se poursuivre, et que les états-majors des deux pays travaillent dans ce sens”. Ajoutant qu'en plus de cet exercice baptisé “Raïs Hamidou 06”, il existe un cadre plus large “qui est les 5+5 qui unissent leurs efforts pour sécuriser la Méditerranée occidentale en luttant contre la pollution, le trafic de drogue et l'émigration clandestine”. Sollicités pour donner une estimation du trafic de drogue en Méditerranée occidentale, les officiers de la marine française parlent de milliers de tonnes, tout en précisant qu'il “est très difficile d'intercepter tous les trafiquants qui transitent par la mer”. Pour ce qui est de la situation sécuritaire en Méditerranée occidentale, on soutient que “si les dix pays (5+5) continuent à s'occuper de ce dossier de cette manière, c'est bien. Mais rien n'est gagné car les gens dont on s'occupe ont l'imagination très fertile”. Quant à l'acheminement des armes dans cette partie de la Méditerranée, le capitaine de vaisseau Bruno Faugeron pense “qu'il y en a forcément”, avouant toutefois ne pas détenir de chiffres et d'exemples concrets. Il conclut : “La surveillance maritime est notre préoccupation quotidienne pour lutter contre toutes sortes de trafics ; quant à la surveillance des sous-marins, chaque marine a des programmes pour envisager la menace de demain.” À noter que cette mission se terminera par un débriefing général, prévu pour aujourd'hui, pour en ressortir ses points forts et faibles. N. H.