Dans un discours, prononcé jeudi lors de la réunion au sommet du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, le président Abdelaziz Bouteflika a affirmé qu'il est urgent que soient dépassés les blocages qui contrarient la matérialisation d'un accord global pour la question du Darfour. Saluant le “travail remarquable” accompli par la Mission africaine au Soudan, le chef de l'Etat a mis en exergue le fait que “l'Afrique trouvera, dans ce légitime motif de satisfaction, les ressorts nécessaires pour aller encore de l'avant et consolider son action de paix au plan continental avec une efficacité toujours plus grande”. Dans cette optique, il rappellera que l'action entreprise par l'Union africaine “a permis, à l'issue de quelque deux années, de parvenir à la conclusion d'un accord paraphé en premier lieu par le gouvernement du Soudan, puis par une seule des parties à la crise du Darfour”. Abdelaziz Bouteflika déclarera qu'il est impératif que les autres parties se joignent aux signataires de l'Accord d'Abuja, car estimant qu'il “est urgent que soient dépassés les blocages qui contrarient la matérialisation d'un accord global de paix apportant des solutions à l'ensemble des problèmes demeurés pendants”. Partant du fait que “certains développements récents sont venus rappeler la fragilité et la complexité des équilibres régionaux dans cette région de notre continent”, le président de la République soulignera “l'importance de prendre garde aux dérapages et dérives dont elles portent les germes”. Selon lui, “il est clair que pour venir à bout de ce conflit, nous devons agir collectivement en vue de parvenir à une solution pacifique et durable car, au-delà de la stabilité et de l'unité du Soudan, ce conflit menace dangereusement celles des autres pays de la région”. La mise en place, le 13 juin 2006, de la Commission de cessez-le-feu au Darfour (CFC), représente pour Abdelaziz Bouteflika une autre avancée d'un processus complexe et laborieux, mais nécessaire et prometteur. À ce titre, il jugera impératif, de voir les parties au conflit “dépasser les difficultés qui ont entravé les efforts jusqu'ici déployés pour la promotion d'une solution politique viable et durable”. Ces parties sont notamment appelées à “faire preuve de flexibilité et de sérieux et doivent comprendre que le dialogue constitue le passage obligé de tout dénouement positif et durable”, indiquera-t-il. Il ne manquera pas d'insister sur l'importance du consensus récemment réalisé à Addis Abéba et à l'élaboration duquel ont œuvré l'Union africaine, les Nations unies, le gouvernement soudanais, les pays africains pourvoyeurs de troupes, l'Union européenne, la Ligue arabe ainsi que d'autres parties intéressées, qui “représente un acquis précieux qu'il convient de saluer”. “La concertation entre l'Union africaine et les Nations unies représente un développement positif car ces deux institutions disposent d'atouts complémentaires à même de favoriser la fin de la crise au Darfour”, affirmera également Bouteflika, qui estime qu'il importe au Conseil de paix et de sécurité de l'UA de “réaffirmer son plein soutien à l'unité nationale et à l'intégrité territoriale du Soudan, en conformité avec les normes et principes consignés dans l'Acte constitutif de l'Union africaine”. Enfin, le Conseil doit de l'avis du chef de l'Etat, “réitérer son attachement à l'accord de cessez-le-feu et aux autres accords par lesquels ont été prises en charge les questions humanitaires et sécuritaires et à l'Accord d'Abuja et exhorter instamment les parties soudanaises impliquées dans la recherche d'une solution au conflit”. K. ABDELKAMEL