L'Exécutif a adopté mercredi dernier la stratégie de développement industriel. La liste des branches qui présentent un avantage concurrentiel et qui seront soutenues par les pouvoirs publics est désormais connue. Il s'agit de la pétrochimie, de l'industrie des engrais, des industries sidérurgiques et des métaux non ferreux, des matériaux de construction pour la transformation des matières premières. Concernant les biens intermédiaires, la liste inclut les industries électriques et électroniques, les industries agroalimentaires, l'industrie pharmaceutique ainsi que le développement de nouvelles industries telles que l'industrie automobile. Les pouvoirs publics accordent dans cette stratégie une grande importance aux nouvelles technologies de l'information, le développement de téléservices et la promotion de l'industrie du software. Ainsi après des années d'hésitation, l'Etat algérien vient de fixer ses priorités en matière industrielle. Ce qui donne une plus grande visibilité. Les différents gouvernements, qui vont se succéder, ne navigueront plus à vue. Les secteurs, qui présentent un avantage concurrentiel ou compétitif et qui méritent d'être appuyés, sont désormais définis. À première vue, cette stratégie se présente comme une esquisse du plan de développement industriel du pays au cours des prochaines années, voire au cours de la prochaine décennie. Car on ne voit pas à travers les communiqués laconiques des Conseils de gouvernement la cohérence de cette nouvelle vision industrielle. Cela ne nous empêche pas d'émettre des observations préliminaires. D'abord le développement d'une industrie automobile suppose le développement de la sous-traitance. Cette dernière est indispensable si on veut pousser l'intégration de l'industrie algérienne. Ensuite, on ne voit pas bien les articulations entre le secteur de l'énergie et les autres filières figurant sur la liste. Or, le développement durable de l'Algérie suppose la recherche de sources alternatives d'énergie. L'énergie solaire, la recherche sur l'hydrogène peuvent être privilégiées. L'Algérie pourrait être grand exportateur d'énergie à partir du solaire vers l'Europe au cours des prochaines décennies, soulignent des études allemandes. Cette filière ne concerne pas uniquement le secteur de l'énergie. Enfin, différents segments de l'industrie agroalimentaire sont saturés. Ce qui mérité d'être développé, c'est plutôt l'intégration de cette industrie, trop dépendante aujourd'hui de l'extérieur ainsi que la transformation de la production excédentaire de biens agricoles. N. Ryad