Les participants aux travaux d'ateliers, qui sont au nombre de cinq, organisés dans le cadre des assises nationales sur la stratégie industrielle se sont longuement concertés, hier, pour dégager les grandes lignes stratégiques futures. Ces concertations devront s'achever, aujourd'hui, soit au 3e jour des travaux, pour sortir avec des recommandations qui seront base la de référence de la future démarche du développement économique, par secteur d'activité. Tous, experts, opérateurs ou représentants des pouvoirs publics sont unanimes à dire que ce gigantesque rassemblement économique est une opportunité inouïe, qui devra être saisie, pour remettre sur les rails la machine industrielle. Plus concrètement, les opérateurs devront tenir compte de tous les facteurs d'efficacité, comme la qualité, la compétitivité, l'innovation, les compétences humaines etc. La tendance dans le secteur de la pétrochimie et des engrais, un secteurs axial et prioritaires de ladite stratégie, va vers la constitution d'alliances en aval. Dans le domaine de la transformation du gaz, comme input ou source d'énergie, la pétrochémie doit se tourner vers la valorisation et la transformation des ressources, une manière susceptible de générer une dynamique d'entraînement. Ainsi, le développement de cette filière, celle de la pétrochimie mais également celle de la sidérurgie permettra de développer, en aval, des industries dérivées, telles que le plastiques, le travail des métaux, les équipements automobiles etc. D'où son importance qui passe, faut-il le souligner, par la réunion des conditions de compétitivité.L'atelier, qui a regroupé les opérateurs dans la filière de la pétrochimie et les engrais, a arrêté de façon consensuelle, une feuille de route où ont été examinées les questions les plus sensibles qui permettent le développement de ce secteur. "Parmi celles-ci, qui sont à la fois liées aux conditions dans lesquelles seront mis en œuvre les avantages comparatifs, on peut citer la disponibilité du gaz, le prix auquel il est livré aux investisseurs, les conditions d'ouverture du marché, les conditions du partenariat", indique M. Mustapha Mekideche, vice président du Cnes. L'expérience vécue de la Sonatrach dans ce domaine a été passée en revue. Un certain nombre de contraintes ont été relevées. D'autres conditions, comme le développement des ressources humaines et les financements des gros projets dans ce domaine dans le secteur de la pétrochimie, ont été également évoquées. Ces dernières demandent des financements importants alors que "nos banques pour des raisons de respect de règles de prudence ont des difficultés à pouvoir mettre en place des instruments de financement des projets de grands volumes", constate M. Mekideche. Les participants à ces ateliers demandent à ce que toutes ces questions soient prises en charge. "Il y a d'autres questions liées aux conditions dans lesquelles évolue la pétrochimie de base mais aussi la filière plastique, les élastomères", remarque le vice président du Cnes qui s'interroge comment développer ces marchés dans les perspectives d'exportation en tenant compte de l'évolution de la branche au plan international et en tenant compte de nos spécificités. M. Mekideche a soulevé aussi le problème de la non disponibilité des matières premières en quantité suffisante, comme le phosphate, le gaz naturel. "Il n'y a pas de raison pour que l'Algérie ne revienne pas avec force dans ces filières dans le bassin euroméditerranéen". Concernant la nature des investissements futurs, notre interlocuteur insiste qu'"il n'y a aucune différence entre les opérateurs privés et publics. La loi est claire, la pétrochimie est ouverte à l'investissement privé, national et étranger ; il n'y a pas de monopole de la Sonatrach dans ce domaine, sauf dans ceux de la recherche de la production en pétrole, son transport et son raffinage". Aux yeux de M. Mekideche, les questions de fond qui se posent dans cette filière, nécessitent "l'établissement d'études sur les profils de production de gaz. Elles doivent intégrer les besoins potentiels du développement de notre pétrochimie, par la Sonatrach et également par les autres opérateurs privés ; le développement des ressources humaines et l'adaptation des financements des grands projets pétrochimiques et des engrais aux conditions de mobilisation de ces investissements capitalistiques, car les règles prudentielles actuelles font que nos banques ne peuvent pas prendre des engagements de financements supérieurs à leurs capacités…".