Le Canada vend annuellement à l'Algérie une moyenne de 400 000 à 500 000 tonnes de blé. Seul fournisseur de l'Office algérien interprofessionnel des céréales en blé dur depuis des années, le Canada semble parti pour rester encore longtemps à cette position. En effet, ce pays offre à l'organisme algérien une batterie de garanties et d'avantages que l'on ne retrouve pas ailleurs. Et la qualité de la présente récolte ne fait que renforcer encore davantage ces rapports exceptionnels entre les deux parties. Le séminaire, organisé hier à l'hôtel Mouflon d'Or sur la qualité du blé de l'Ouest canadien pour 2006 par la Commission canadienne du blé, a permis aux représentants de l'Algérie et du Canada de faire le point sur cette récolte et ses caractéristiques. Le directeur général de l'OAIC, M. Mohamed Kacem, a d'ailleurs jugé la production canadienne de cette année d'“excellente qualité”. Le choix du Canada comme fournisseur unique de l'office en blé dur repose, selon M. Kacem, sur un certain nombre d'éléments objectifs qui font que “l'Algérie gagne beaucoup et sur tous les plans avec cette relation basée sur la confiance et la durée”. “La garantie, c'est le gouvernement canadien qui nous l'assure puisque c'est lui qui effectue les contrôles sur les produits”, relève-t-il, soulignant que les prix de vente à l'Algérie sont bien étudiés puisque ce sont des prix préférentiels qui sont appliqués à notre pays. Ce prix préférentiel fait gagner à l'Algérie plusieurs dizaines de dollars sur la tonne achetée. Pour le contrôle, il permet à l'Algérie une économie de plus d'un dollar pour la tonne traitée. Selon M. Jean-Benoît Gauthier, gestionnaire représentant de la Commission canadienne du blé pour l'Europe, la Russie, l'Asie centrale, le Moyen-Orient et l'Afrique, le Canada vend à l'Algérie une moyenne de 400 000 à 500 000 tonnes de blé annuellement. Cependant, la liste des avantages offerts par le marché canadien ne s'arrête pas là puisque, selon M. Kacem, ce pays assure également une assistance technique en termes de formation au profit des cadres de l'OAIC et du secteur de l'agriculture. Il faut ajouter à cela la prise en charge des frais de chargement par le fournisseur canadien et les facilitations accordées dans le mode de paiement. “Il n'y a aucun autre pays qui nous accorde de tels avantages”, relève M. Kacem. De son côté, M. Gauthier confirme cette place de choix qu'occupe l'Algérie vis-à-vis du marché canadien en estimant que l'Algérie “est un client traditionnel du Canada, dont les relations remontent au début des années 70”. Pour lui, les échanges demeurent importants même si ces dernières années on assiste à une certaine baisse des achats de l'Algérie en raison de la hausse de la production locale stimulée par le PNDA. Le représentant de la CCB estime que “la relation entre l'Algérie et le Canada dans ce domaine n'est pas seulement commerciale, mais aussi de partenariat puisque beaucoup de cadres algériens bénéficient de stages de formation ou de perfectionnement au Canada”. À propos de cette opération de marketing menée par la Commission canadienne du blé, M. Gauthier considère que l'Algérie “a une importance de premier plan”, même si “nous voyageons dans le monde pour informer nos partenaires sur les caractéristiques de notre production”. C'est dire que les Canadiens, même si certains marchés leur sont dédiés grâce à une politique avantageuse pour leurs clients, ne s'embarrassent pas pour sillonner le monde afin de vendre leurs produits. H. Saidani