Le dernier programme sur le logement social locatif remonte à 1999 et, à ce jour, seule la moitié a été réalisée sans être distribuée. Alors que la résorption du problème du logement à l'échelle nationale passe par le développement des formules LSP, rural et autre Aadl, à Collo, aucun logement s'inscrivant dans cette nouvelle orientation n'a été réalisé. Selon un membre siégeant à l'actuel APC, “depuis l'année 2000, seuls 138 logements ont été initiés dans le cadre du LSP. Aucun projet n'a cependant démarré. Des postulants ont même versé la première tranche”. Avec cette malheureuse expérience, c'est toute la crédibilité du programme du logement basée sur le LSP qui serait remise en cause. Le logement social locatif est un fiasco. La dernière livraison remonte à l'année 2000, où 272 unités ont été distribuées après un blocage qui a duré une décennie. Depuis 1999, alors que les choses ont bougé sur l'ensemble du territoire national, seul un programme de 310 logements, dans cette catégorie, a été lancé. Aucune unité n'a été livrée à ce jour et les travaux de construction de plus de la moitié sont toujours en cours. Pour un entrepreneur versé dans le bâtiment, “le constat est amer et honteux. Alors qu'ailleurs, on parle de logements livrés annuellement par centaines et même par milliers, à Collo, on réalise moins de 16 logements par an en moyenne”. Le transfert des dossiers du social locatif vers la commission de daïra a mis à nu de graves lacunes. Alors que seules moins de 10% des demandes qui moisissent dans les terroirs de l'ex-commission communale sont légitimes et répondent aux critères d'éligibilité à cette formule, les élus locaux faisaient croire aux 6 000 demandeurs que leurs doléances étaient acceptées et qu'ils allaient être logés. Entre- temps, rien n'est fait pour développer le LSP et accélérer la cadence des travaux de réalisation des logements en chantier ni pour distribuer ceux qui sont réceptionnés. Une façon de reporter l'heure de vérité à un autre mandat. Un membre de la commission de daïra n'y va pas par quatre chemins pour accusant les élus locaux de populisme au détriment de l'intérêt de la collectivité. Pour un autre membre de ladite commission, “les élus locaux sont arrivés inconsciemment à l'impasse. Ils sont majoritairement issus du corps des enseignants du primaire et du moyen, ce qui ne leur permet pas de saisir la problématique du logement dans sa dimension sociale et économique à la fois. La faute incombe aux partis politiques qui mettent n'importe qui sur leurs listes électorales, ne faisant jouer que la solidarité tribale”. Dans cette polémique, plusieurs élus des deux derniers mandats avec lesquels nous avons discuté évoquent le problème du foncier comme la principale cause de l'échec au niveau local de la politique du logement. Selon eux, Collo ne dispose pas d'assiettes urbanisables suffisantes. Cette justification n'arrive pas à convaincre les plus septiques des citoyens. En effet, selon eux, le Pdau n'a été adopté qu'en 1994 par l'assemblée communale dont l'actuel maire faisait partie. Il s'agit d'un outil de gestion de l'urbanisme au service des décideurs locaux que ces derniers ont approuvé après discussion sans qu'il ne leur soit imposé par quiconque. Un élu d'une commune limitrophe enfonce le clou en affirmant qu'aucune commune proche de Collo n'a refusé de mettre le foncier au service de l'APC de Collo. Comme pour donner une piste, il continue : “Les logements de l'APC d'Alger-Centre sont construits dans la banlieue, à plus de 50 km du chef-lieu de cette commune !” L'heure n'est pas à la polémique mais aux actions sur le terrain. Un logement construit, c'est de l'argent gagné sur les 50 milliards de la relance, un problème social de régler et une dizaine d'emplois sur le marché. Mourad Kezzar