Ils sont environ 5 000 handicapés 100% qui attendent de percevoir, probablement pour début juillet, leur pension depuis janvier 2005, après avoir perçu, il y a quelques semaines, celle du 4e trimestre 2004. Des carences énormes sont constatées dans la régularisation des pensions que dénoncent de nombreux parents de handicapés. Hamid A., père de cinq enfants, dont un paraplégique et attardé mental de 15 ans, déclare se trouver dans une situation critique, en raison de ce qu'il considère comme un véritable abandon de la part des services publics envers les malades. “En plus du montant de la pension déjà dérisoire, nous devons attendre de nombreux mois pour la percevoir. Les handicapés sont complètement oubliés. Ne sont-ils pas des citoyens à part entière ?” B. A., aveugle de naissance et père de deux enfants, s'adonne à la mendicité, en compagnie d'autres pères de famille atteints du même handicap. “Si je ne fais pas la manche, mes enfants crèveront de faim. De plus, que puis-je faire avec 3 000 DA ?” Autant de questions qui restent sans réponse. Pour les services concernés, ce retard dans le paiement des pensions à cette frange de la société s'explique par la lenteur de l'administration dans la mise en place des crédits qui ne s'effectuent que vers avril-mai pour chaque nouvelle année. Chaque mois, les services de l'action sociale (DAS) subissent une énorme pression de la part des handicapés et de leurs proches. Pour cela, la directrice de la DAS vient de proposer au trésorier la décentralisation du paiement de ces pensions qui sera gérée par les centres de paiement des communes, afin d'alléger la pression sur les seuls centres du chef-lieu de la wilaya (Trésor, CCP). Mais on ne va pas pour autant résoudre complètement cet important problème, dont l'origine réside dans le retard apporté au virement des crédits par l'administration, selon le trésorier de Annaba, d'autant plus que, d'après nos sources, la wilaya compte chaque année une augmentation d'environ 6% de handicapés, un chiffre alarmant. Hafiza M.