La justice française a confirmé, hier, la condamnation à 10 ans d'emprisonnement de l'islamiste algérien Rachid Ramda pour sa participation aux préparatifs des attentats de 1995 à Paris, soit la peine maximale qui lui avait été déjà infligée en mars en première instance. Ramda, 37 ans, était absent au prononcé de l'arrêt de la 10e chambre de la cour d'appel de Paris, refusant d'être extrait de sa prison comme il l'avait déjà fait pour les débats du 6 novembre. Suivant les réquisitions du parquet général, la cour d'appel a jugé Ramda coupable de “participation à une association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste”. Elle a confirmé “en toutes ses dispositions” le jugement de première instance du 29 mars, qui comprenait aussi une interdiction définitive du territoire français. Il est reproché à Ramda l'organisation et le financement de la vague d'attentats, commis en 1995 dans les transports en commun parisiens, qui avait fait 8 morts et 200 blessés. Pour l'accusation, Rachid Ramda a été, depuis Londres où il était installé, “le maître d'œuvre” d'une “centrale d'information” et d'une “structure de financement du GIA”, qui a revendiqué les attentats. Il a été “l'interlocuteur privilégié” de l'“émir” du GIA, Djamel Zitouni, ainsi que son “agent principal de propagande” en Europe. Arrêté à Londres en novembre 1995, Rachid Ramda a été extradé vers la France en décembre 2005, après dix ans de détention en Grande-Bretagne, sous écrou extraditionnel. Compte tenu du temps déjà passé en prison par Rachid Ramda, la présidente de la 10e chambre de la cour d'appel a estimé qu'il n'y avait pas “lieu à maintien en détention”. Toutefois, la magistrate a précisé qu'il restait détenu dans d'autres dossiers qui lui vaudront de comparaître prochainement aux assises pour sa participation effective aux attentats de 1995. Lors de son procès de première instance, il avait clamé son innocence dès le premier jour, exprimant aussi sa “sympathie aux victimes” et disant “désapprouver les attentats”, avant de se murer dans le silence puis de refuser d'être extrait de sa prison. R. N.