Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a déclaré en marge de la cérémonie organisée par la DGSN à l'occasion de la Journée de la police arabe, que l'instruction concernant l'assassinat du magistrat d'Oum El-Bouaghi est à son début, et “qu'on ne pouvait pas pour l'instant affirmer qui est l'auteur de ce crime et son mobile”. Il a ajouté que d'après ses informations, trois personnes ont été arrêtées, vendredi dernier, et une quatrième, ce lundi, dans le cadre de cette affaire. Les mises en cause ont été appréhendées, douze jours après l'assassinat du jeune magistrat Nabil Boutarfa enlevé et assassiné le 6 décembre dernier, bouclant ainsi une première étape de l'enquête. Interrogé sur le climat d'inquiétude qui règne dans le secteur de la justice depuis ce meurtre et sur les mesures qui vont être prises pour rassurer les magistrats, le ministre répond que “c'est là un métier à hauts risques. Même au temps des juridictions spéciales, les juges faisaient face aux terroristes sans avoir jamais peur”. Il y a quelques jours, le président du syndicat des magistrats, Djamel Aïdouni a, lui, fait part d'une menace particulière qui plane sur les magistrats chargés d'instruire les dossiers liés à la corruption. Sujet que semble vouloir éviter le ministre de la Justice qui, sollicité pour donner une appréciation sur les affaires portant sur les détournements de derniers publics, gaspillage et corruption, jugées durant l'année 2006, il oppose cette mise au point : “Il faut savoir que le ministre de la Justice est un membre du pouvoir exécutif et n'a aucun lien avec le pouvoir judiciaire qui est indépendant. Le rôle du ministre de la Justice est celui d'un coordinateur entre le pouvoir exécutif et judiciaire et entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif”. Il annonce dans ce sens que son département prévoit d'organiser fin janvier, début février, une rencontre pour “expliquer et vulgariser les lois se rapportant au gaspillage ,à laquelle seront conviés les partis politiques, les institutions étatiques et la presse”. Concernant le souhait du directeur général de la Sûreté nationale de promulguer des lois obligeant les juges à accepter les expertises de la Police scientifique, M. Tayeb Belaïz se lance dans cette explication : “La Police judiciaire dépend du procureur de la République qui est le directeur de la Police judiciaire. Donc, c'est une collaboration qui existe depuis toujours. Certainement voulait-il parler d'une loi spécifique pour prendre en charge les problèmes des policiers ? À part cela, je ne suis pas au courant”. Enfin, pour ce qui est des affirmations du président du MSP concernant l'implication de hauts responsables de l'Etat dans des affaires de corruption, il s'est contenté de dire : “L'essentiel est que la personne a été invitée à se présenter devant le procureur général”, pour s'expliquer sur ces graves accusations. N. H.