Dominique de Villepin, Premier ministre français, a été entendu pendant 17 heures comme témoin par les juges qui enquêtent sur les faux listings Clearstream, dont la révélation en 2006 a directement impliqué le Premier ministre dans cette manipulation politico-judiciaire. À sa sortie vers 3h du matin, hier, du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, le Premier ministre a fait une courte déclaration à la presse se présentant comme une “victime” dans cette affaire. “J'ai été très heureux en ce qui me concerne de pouvoir apporter mon témoignage dans cette affaire où j'ai été victime pendant de longs mois de calomnies et de mensonges”, a-t-il poursuivi. “Tout au long de cette audition-marathon, j'ai eu à cœur de répondre à l'ensemble des questions des juges avec le plus de précision possible, soucieux de faire avancer la vérité”, a-t-il conclu. Cette audition d'un Premier ministre d'une durée totalement inhabituelle devrait rester dans les annales de l'histoire judiciaire. En 2001, Lionel Jospin, avait aussi été entendu comme témoin mais beaucoup plus brièvement. Dans le dossier Clearstream, deux autres auditions-fleuve par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons ont déjà eu lieu : celle en mars du général Philippe Rondot pendant 13 heures, puis celle en novembre de plus de 11 heures de la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie.