Avec seulement 28% de taux de réussite au baccalauréat, Laghouat a été classée avant-dernière, juste devant Djelfa. Il y a des signes avant-coureurs qui renseignent sur un secteur stratégique, qu'on sait du reste déjà malade. La réalité au niveau de la majorité des établissements scolaires de la wilaya de Laghouat présente des déficits énormes qui se répercutent inévitablement sur la qualité de l'enseignement. Lesquels déficits qui sont la cause principale des contre-performances enregistrées lors des examens de fin d'année. Beaucoup se souviennent que la wilaya de Djelfa a été classée la dernière au niveau national quant aux résultats de l'examen du baccalauréat de l'année scolaire 2006/2007. Cela ne va pas sans rappeler les résultats, très faibles, réalisés l'an dernier par la wilaya de Laghouat. Avec seulement 28 % de taux de réussite au baccalauréat, Laghouat a été classée avant-dernière, juste devant Djelfa. Pour beaucoup d'observateurs, tant que la tutelle n'intervient pas pour remédier à cet état de fait alarmant, le spectre de l'échec reste omniprésent. Du coup, la wilaya ne risquera pas, cette fois-ci, de louper le bas de l'échelle au classement national. Comme chaque année, que l'on soit en zone rurale ou en milieu urbain, aucun établissement de la wilaya n'a échappé au manque criant d'enseignants. Pourtant, depuis la fermeture des ITE, Dieu sait le nombre de chômeurs que “fabriquent” nos universités. Il faut dire que la formule qui consiste à recruter des remplaçants qui ne seront jamais titularisés et la politique du pré-emploi ont démontré leurs limites, et ce en raison de l'arrêté ministériel qui a exclu beaucoup de diplômés universitaires du droit de passer l'examen de recrutement des enseignants. Le manque d'enseignants à poussé les responsables à verser (malgré eux) dans l'anti-pédagogique. Il est, en effet, la cause de la surcharge des classes atteignant parfois la soixantaine d'élèves. Pis, deux classes d'élèves avaient été entassées dans une même salle de cours aux écoles d'Aïn-Bekkaï et de Tilghemt. L'examen de sixième de l'an passé a illustré parfaitement le déficit en matière d'enseignants de langues étrangères. En effet, plus de 100 élèves avaient remis leur copie vierge, avec la mention “je n'ai pas étudié le français”, écrite en langue arabe. Le CEM Latrèche-Ahmed de Hassi R'mel souffre, comme à l'accoutumée, du manque d'enseignant de langue française. En dépit des assurances du ministre de l'Education nationale, une bonne partie de manuels scolaires sont, à ce jour, indisponibles dans beaucoup d'écoles. À cela s'ajoute le manque de transport, de chauffage, d'éclairage… En un mot, la visite de Benbouzid à Laghouat lèvera le voile sur une situation alarmante qui nécessite des mesures urgentes. A. BOUHAMAM