Le parlement iranien a adopté, hier, un projet de loi obligeant le gouvernement à réviser son degré de coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) en réplique aux sanctions décidées par les Nations unies contre la République islamique. Samedi, le Conseil de sécurité de l'Onu avait approuvé à l'unanimité une résolution qui impose à l'Iran des sanctions affectant le commerce de matériaux et technologies nucléaires sensibles. Ceci pour l'amener à cesser d'enrichir de l'uranium, activité pouvant aboutir à la fabrication de bombes. Le projet du Parlement oblige même le gouvernement d' Ahmadinejad à accélérer les activités nucléaires de l'Iran. Le projet, qui est la réponse à l'appel lancé par le Conseil de sécurité aux Iraniens pour l'arrêt de leurs activités nucléaires, a reçu le soutien de 167 des 207 députés présents à la chambre, qui compte 290 sièges. Le Conseil des gardiens, organe de surveillance conservateur, a promptement approuvé le projet. C'était la première fois depuis la Révolution islamique de 1979 que cette instance approuvait un projet de loi en cinq minutes. Cette loi est une mise en garde au gouvernement pour qu'il ne remette pas entièrement le sort de l'Iran entre les mains de l'Aiea et réagisse de façon proportionnée aux sanctions imposées par l'Onu. Ahmadinejad avait déclaré auparavant que les pays qui avaient voté la résolution 1737 de l'Onu, élaborée par la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, regretteraient sous peu leur initiative légère. L'Iran a encore dans son sac la menace de se retirer du TNP. En février dernier, le pays avait mis fin à son application volontaire du Protocole additionnel du TNP, qui permettait des inspections inopinées de ses sites nucléaires par l'Aiea, ceci après que son dossier eut été renvoyé devant le Conseil de sécurité de l'Onu. D. B.