La rencontre entre les présidents de cour, les procureurs généraux des 48 wilayas et le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, qui a débuté ce mardi à huis clos, a pris fin hier, en fin d'après-midi, sur une nécessité de redoubler d'efforts de part et d'autre pour combler les failles et rattraper les travers de la justice algérienne. Les présidents de cour et les procureurs généraux ont pu ainsi, tour à tour, pendant deux jours, exposer les problèmes de leurs juridictions qui se résument, selon une source du ministère de la Justice, à la nécessité de résorber le retard dans le traitement des dossiers judiciaires, au manque de greffiers, de magistrats qualifiés pour appliquer les nouvelles lois et traiter des affaires compliquées, retards dans la construction, réhabilitation ou extension des tribunaux… “En gros, cette rencontre sert à s'informer mutuellement et à régler certains problèmes par la présence des chefs de département du ministère et de son secrétaire général qui prennent des notes et arrêtent les mesures qu'il faut par la suite”, explique notre source qui ajoute que cette réunion “est une tradition bien ancrée au niveau du ministère bien avant l'application des réformes de la justice”. L'objectif principal de ce conclave est donc l'évaluation de l'activité du secteur de la justice pour l'année 2006 et la définition des actions à mener en 2007 pour rattraper certains retards et corriger des travers. En effet, l'année dernière à la même période, pratiquement les mêmes intervenants ont exposé à leur tutelle, les problèmes qu'ils rencontrent sur le terrain et qui semblent récurrents, puisque presque les mêmes préoccupations sont à chaque fois soulevées. À la question de savoir, combien d'obstacles au bon fonctionnement de la justice ont été levés cette année par rapport aux précédentes, notre interlocuteur répond qu'on ne peut “pas évaluer le règlement de problèmes en pourcentage. Mais globalement aujourd'hui, les hommes de loi ont assez de moyens”. Le ministre de la Justice, qui a présidé par alternance la séance avec le SG du ministère, a beaucoup insisté sur le respect des horaires des audiences, du traitement des affaires pénales et civiles dans un délai décent, la présentation des arrêts et la remise des jugements dans un délai ne dépassant pas deux mois après leur prononciation et le bon accueil des citoyens au niveau des juridictions. Des recommandations renouvelées à chaque fois, sans qu'elles soient consciencieusement appliquées sur le terrain. Nissa H.