L'Allemagne, qui assure à partir d'hier la présidence semestrielle de l'Union européenne, devra s'atteler à de lourds dossiers comme la relance de la Constitution et celle du quartette au Proche-Orient. Hasard du calendrier, Berlin prend aussi, pour toute l'année 2007, les rênes du G8, le groupement des huit pays les plus industrialisés, ce qui ne fera que renforcer le poids politique de la chancelière conservatrice Angela Merkel sur le plan international. Pendant six mois, l'Allemagne — première économie et pays le plus peuplé du Vieux Continent — va tenter d'offrir une feuille de route pour la Constitution à l'UE, qui s'enrichira lundi de deux nouveaux membres, la Roumanie et la Bulgarie, pour passer à 27. “Notre objectif est qu'à la fin de notre présidence du Conseil européen, nous puissions présenter un plan concret où seront clarifiés le calendrier et les contours d'une solution”, a rappelé samedi le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (social-démocrate). Son ministre délégué, Gernot Erler, veut profiter des célébrations marquant le 25 mars à Berlin le 50e anniversaire des traités de Rome, fondateurs de l'UE, pour tenter de “définir les objectifs” du futur texte constitutionnel. Il propose d'en rédiger les principaux points en juin, dans l'optique d'une conférence européenne intergouvernementale à l'horizon fin 2008. Mais le futur président du Parlement européen, l'Allemand Hans Gert Pvttering (chrétien-démocrate), relève qu'on ne pourra véritablement s'attaquer à la question de la Constitution — dont le projet a échoué après le non des référendums français et néerlandais en 2005 — qu'après l'élection présidentielle française de mai 2007, soit juste avant la fin de la présidence allemande. En matière énergétique, Berlin veut à la fois renforcer l'autosuffisance des 27, notamment par les énergies renouvelables, et sécuriser l'approvisionnement auprès de quelques fournisseurs comme la Russie. “Les réserves de pétrole et de gaz seront dans l'avenir concentrées dans un petit nombre de pays. L'Europe doit réduire sa dépendance pour assurer son approvisionnement en énergie à long terme”, a rappelé récemment la chancelière. Cette dernière, qui doit s'entretenir jeudi avec le président américain George W. Bush à Washington, veut faire pression sur les Etats-Unis sur la protection de l'environnement, une priorité de la double présidence allemande. Berlin espère mener à bien les négociations pour le traité qui succédera en 2012 au protocole de Kyoto sur la réduction de l'effet de serre.