Les douanes algériennes ne disposent pas encore d'un laboratoire pour le contrôle des produits chimiques dangereux qui risquent d'être introduits en Algérie. Il est possible d'interdire ce type de produits en termes de réglementation mais si la technologie n'est pas maîtrisée, leur importation à l'insu des douaniers peut se faire aisément. En termes plus clairs, le contrôle de ces produits nécessite un certain savoir-faire. Ce phénomène, qui est, faut-il le souligner, nouveau, n'a pas d'incidences fiscales mais beaucoup plus sécuritaires, notamment aux frontières. L'Algérie a, rappelons-le, signé une convention internationale sur l'interdiction de la mise au point, la fabrication, le stockage et l'emploi des armes chimiques et leur destruction. Cet accord interpelle bien entendu l'administration douanière. Le dispositif, qui devrait être mis en place pour pouvoir suivre les produits chimiques importés et avoir une traçabilité sur ceux jugés dangereux, a montré jusque-là ses insuffisances. Il existe des produits toxiques, nocifs, interdits mais pour d'autres, en revanche, leur importation est autorisée pour peu que leur traçabilité soit connue. Le but, c'est de savoir leur position exacte. Les douaniers doivent savoir, ainsi, s'ils ne sont dans l'entrepôt, s'ils ne sont pas détournés ou orientés vers un transit ou exportés de nouveau. Cette action impose par conséquent un savoir-faire, une logistique derrière un outil informatique performant… Ce sont autant de conditions et de moyens que les pays en voie de développement n'ont pas. Il est constaté aussi que pour certains produits chimiques, la codification avec laquelle travaille l'administration douanière est désuète. Autrement dit, elle (la codification) ne rend pas compte de la réalité du produit importé. L'Algérie doit, de ce fait, revoir son système harmonisé. Une liste de produits prohibés et interdits d'entrée sur le territoire algérien a été établie. Elle est suivie par les douanes et le secrétariat exécutif du comité interministériel à la chefferie du gouvernement à partir du port jusqu'au lieu de leur consommation. La défaillance du système harmonisé et du contrôle documentaire a, selon M. Mourad Moustghanemi, directeur de la formation à la direction générale des douanes algériennes, permis malheureusement l'introduction de certains produits chimiques dangereux. Des produits chimiques toxiques pourraient être introduits et détournés en Algérie. Une information que ne dément pas ce responsable. “Ce n'est pas un problème de législation ou de loi mais surtout de maîtrise de technologie et de savoir-faire”, tient-t-il à préciser. Le risque se situe essentiellement dans l'identification des produits importés au moment du contrôle du commerce extérieur par les agents douaniers. Il est, par voie de conséquence, indispensable de mettre tous les moyens nécessaires à la disposition des douanes pour éviter que ce genre de produits circulent dans notre pays et ne représentent un danger permanent pour la population. Badreddine K.