La wilaya de Mostaganem dispose d'un parc en logements sociaux qui frôle les 9 800 unités et près de 800 locaux commerciaux dont l'Etat veut les céder. Il semble bien que l'on est fort loin du compte Annoncée pompeusement, l'automne dernier, par les services des Domaines et ceux de l'habitat, la cession des biens immobiliers de l'Etat ne semble pas susciter, outre mesure, l'engouement espéré par le gouvernement, initiateur de la mesure. En effet, nonobstant l'abattement du prix référentiel du mètre carré de 18 000 à 14 000 DA à Mostaganem, les occupants réguliers des logements sociaux ne se sont guère bousculés au portillon des commissions de daïra, en charge du dossier, pour prétendre à l'acquisition de leurs logements. Au jour d'aujourd'hui, les services des Domaines, chargés de l'évaluation des biens, logements et locaux commerciaux, objets de la cession, se penchent sur… 14 dossiers d'acquisition. Des dossiers introduits dans le cadre des dispositions antérieures, qu'il va falloir réexaminer et évaluer sur la base des paramètres nouvellement édictés ! Quand on sait que la wilaya de Mostaganem dispose d'un parc de logements sociaux qui frôle 9 800 unités et près de 800 locaux commerciaux dont l'Etat veut se débarrasser, il semble bien qu'on est fort loin du compte. Du parc immobilier en question, presque la moitié des logements et locaux commerciaux sont implantés au chef-lieu de la wilaya. Dans le cadre des anciennes mesures de cession, quelque 1 222 demandes d'évaluation de biens sont parvenues au service des Domaines. Ce sont 2 892 logements et locaux qui ont été évalués. L'excédent s'explique par le fait que si un seul locataire d'un immeuble fasse la demande, les agents des Domaines sont obligés de calculer et d'évaluer les biens de l'ensemble des occupants. La réticence quant à l'acquisition tient en partie aux ressources financières des locataires. Par définition presque, le logement social est attribué à la catégorie la moins favorisée de la société. Quand on arrive à peine à vivoter, il y va de l'évidence même qu'on ne puisse s'acquitter d'un apport initial de plusieurs millions de centimes. D'ailleurs, c'est en raison des difficultés de l'office public locateur, Opgi (Office de promotion et de gestion immobilière) à recouvrir les redevances locatives, dont le gouvernement a dû revoir à la baisse les tarifs après l'échec de la première opération de cession lancée en 2004, sur la base du prix de vente des 18 000 DA. L'autre raison, généralement invoquée en milieu rural, a trait aux traditions. Avide d'espace, un campagnard éprouve d'énormes contraintes à loger en hauteur et dans le confinement. À ce sujet, la Cnep a déjà vécu l'expérience de la mévente des logements en immeubles, réalisés en certains centres urbains de la wilaya ! Enfin, un dernier argument tient en l'occultation de la qualité et de l'état des bâtisses par la grille d'évaluation édictée. Nombre de locataires ne se montrent guère enclins à acquérir un logement que l'unique option de consolidation réside en la démolition et la reconstruction de nouveau. M. O. T.