Le premier responsable du FLN a, par ailleurs, réitéré sa proposition pour le jumelage des élections législatives et communales. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, n'a pas baissé d'un ton ses menaces contre les élus qui ont marchandé des voix lors des dernières sénatoriales. Lors d'une réception, organisée jeudi dernier au siège national du parti à Hydra (Alger), en l'honneur des sénateurs élus de son parti et en présence des membres du comité exécutif (Salah Goudjil, Saïd Bouhedja, Amar Saïdani, Abdelkrim Abada), Belkhadem n'a pas tergiversé pour annoncer que “ceux qui ont vendu des voix seront exclus du FLN !” Cette lourde sentence à l'égard des élus de son parti s'appliquera, une fois que les mis en cause “seront identifiés”, précise-t-il aux journalistes présents sur place et rencontrés à l'issue d'un discours qu'il a prononcé en direction des sénateurs. Et c'est à travers des enquêtes menées au niveau des quarante-huit wilayas par les superviseurs du parti que les “élus mis en cause seront identifiés”. La sanction sera prononcée contre les élus après leur traduction devant la commission de discipline, dira le patron du FLN. “La commission de discipline travaillera en toutes autonomie et indépendance sans aucune ingérence ni interférence de la direction”, dira-t-il tout en précisant que la traduction des élus incriminés devant cette structure est une manière de “leur donner l'occasion de s'expliquer”. La sanction ne concerne pas, par ailleurs, uniquement les élus coupables d'un marchandage de voix. Elle concerne également les élus qui se sont portés candidats au titre d'indépendants en violation de l'instruction du parti qu'ils aient été élus sénateurs ou non. Toutefois, leur sanction sera précédée par une traduction devant la commission de discipline présidée par Madani El-Baradaï. Ce n'est par ailleurs pas la même commission de discipline qui statue sur les cas des simples militants que ceux occupants les postes de responsabilité : “La commission de discipline devant entendre les militants ayant des postes de responsabilité n'est pas la même que celle qui entend un simple militant”, a-t-il à ce propos. Evoquant précisément les sénateurs FLN élus au titre d'indépendants, Belkhadem, qui dira qu'ils “ont adressé des correspondances pour affirmer et revendiquer leur appartenance au parti”, notera qu'“ils seront tout de même sanctionnés après leur passage devant la commission de discipline !” “C'est une question de discipline partisane”, fera-t-il remarquer. Il faut dire à ce propos que la démarche de la direction du FLN consistant à infliger des sanctions contre des élus indisciplinés tient beaucoup plus à sa volonté de tracer des lignes rouges aux militants pour éviter d'éventuelles dérives lors des prochains rendez-vous électoraux. Sollicité par ailleurs sur des questions de l'actualité nationale, le patron du FLN n'a pas manqué d'y apporter quelques précisions. À commencer par sa proposition d'un jumelage entre les deux prochains rendez-vous électoraux qui pointent déjà à l'horizon : les locales et les législatives. “C'est une proposition personnelle que je n'ai pas soumise à mes collègues du gouvernement, mais de mon avis, elle est avantageuse pour le pays”, dit-il d'entrée tout en expliquant qu'“elle ferait gagner des économies au pays parce que le coût des élections est important et ajouté au fait qu'elle permettrait une seule campagne électorale pour deux rendez-vous électoraux !” Interrogé encore une fois sur le remaniement gouvernemental dont il a parlé récemment, Belkhadem s'est contenté de noter : “Je souhaite un remaniement gouvernemental comme je vous l'ai déjà dit.” NADIA MELLAL