La présidente de la Commission nationale de bonne gouvernance (CNBG), Fatma-Zohra Karadja, a été l'invitée, hier du Forum El Moudjahid. L'occasion pour elle de faire part de l'état d'avancement des travaux de cette commission, installée en 2005 par le Chef du gouvernement. Expliquant d'entrée que la structure, dont elle a la charge, a beaucoup avancé à travers ses multiples déplacements dans les wilayas, Mme Karadja a annoncé la validation du rapport sur la gouvernance algérienne pour le mois prochain. Dans ce rapport, “nous avons fait une évaluation qui soit la plus objective possible, la plus réelle possible acceptant la critique et la contradiction parce que ce sont des éléments mêmes qui font avancer les choses”, note-t-elle, rappelant que le chef de l'Etat lui-même avait recommandé à la commission de “rapporter les choses telles qu'elles se présentent en toute sincérité”. Mme Karadja insistera, par ailleurs, pour dire que ce rapport est élaboré sur la base d'informations recueillies sur le terrain lors des déplacements des animateurs de la CNBG au niveau des wilayas ainsi que lors des rencontres avec des représentants de la société civile, des partis politiques, des ministres (auditionnés en 2005), des parlementaires du Conseil de la nation (Sénat) et de l'Assemblée populaire nationale (APN). Elle évoquera également une enquête d'opinion qui concerne la gouvernance politique, économique, sociale, juridique et celle des entreprises. “Il s'agit d'un questionnaire très élaboré contenant précisément des questions liées aux préoccupations des citoyens”, a-t-elle déclaré étayant ses propos en citant en exemple celui lié à “l'indice de corruption” ainsi qu'à “la présence des femmes dans les centres de décision”. Sur ce dernier point, elle expliquera que “nous avons revendiqué le système des quotas en raison de la faiblesse des femmes dans les postes de responsabilité”. Interrogée à propos des difficultés rencontrées sur le terrain lors des déplacements au niveau des wilayas et la disponibilité des walis à recevoir la commission, Mme Karadja reconnaît que “certains walis n'ont pas accepté la commission au début, il a fallu les convaincre de l'importance du mécanisme et de sa sincérité”. Sollicitée dans le même ordre d'idées pour une réaction sur le propos du président de la République selon lequel, les citoyens algériens peuvent plus facilement rencontrer Bush qu'un wali, là encore Mme Karadja n'a pas hésité pour dire qu'“il a raison”. L'autre étape des travaux de la CNBG concerne le rapport des experts internationaux, dira l'intervenante précisant qu'ils ont déjà commencé leur tâche et qu'ils reviendront en mars prochain pour finaliser leurs travaux. Le panel en question rédigera son propre rapport et donnera des recommandations que le pays est tenu de prendre en compte lors de la présentation de son évaluation devant le forum des chefs d'Etat africains en juin 2007. Un plan d'action sera élaboré par la suite, annonce Mme Karadja notant que le budget requis pour sa mise en œuvre sera fixé par le gouvernement. Elle annoncera également la mise en œuvre d'un mécanisme de suivi pour rendre compte du degré d'application des recommandations des pairs africains. Interrogée sur son appréciation de la gouvernance en Algérie, Mme Karadja estimera que la situation “n'est pas parfaite, mais perfectible”. Nabila Saïdoun