Les auditions de 13 ministres constituent «une première» en Afrique. Mme Marie-Angélique Savané, membre du Panel des éminentes personnalités du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep), s'est félicitée jeudi du fait que les auditions des ministres par la commission nationale de gouvernance, dans le cadre de ce mécanisme, constitue une première en Afrique. Il s'agit de l'audition des représentants des 13 ministères suivants : les Ressources en eau, les Transports, la Santé, l'Habitat, le Développement rural, l'Aménagement du territoire et l'Environnement, l'Education nationale, l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, la Formation professionnelle, la Réforme financière, la Condition féminine, la Justice et les Relations avec le Parlement. Les auditions se sont déroulées depuis mercredi sous la direction de la présidente de la Commission nationale, Mme Fatma Zohra Karradja, en présence du président du Conseil national économique et social (Cnes), M.Mohamed Seghir Babès. Le Maep est un mécanisme issu du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), stratégie de renaissance économique et sociale de l'Afrique par ses propres moyens, lancée en 2002, rappelle-t-on. Après la fin de toutes les auditions, la commission doit présenter d'ici mars 2006 un rapport d'auto-évaluation au panel des éminentes personnalités, qui engagera alors le processus de vérification. Le rapport de l'Algérie sera présenté en juin 2006 au Forum des chefs d'Etat du Maep. Outre l'Algérie, cinq autres pays africains sont engagés dans le Maep (Bénin, Kenya, l'île Maurice, Nigeria Ouganda). Deux autres pays, le Ghana et le Rwanda, ont terminé la phase d'auto-évaluation, tandis que Sao-Tomé-et-Principe, le Soudan et la Zambie ont demandé à se joindre au Maep, qui regroupe, à l'heure actuelle, 23 Etats africains. «Je voudrais féliciter le président Abdelaziz Bouteflika, car c'est la première fois que cet exercice est mené dans le cadre du Maep. C'est lui qui en a eu l'idée et l'initiative», a indiqué Mme Savané à la clôture des travaux de deux jours de la Commission nationale pour la gouvernance. «L'Afrique a besoin de M.Bouteflika car il a contribué à la libération de son pays et à beaucoup d'autres pays africains», a-t-elle ajouté, en lui souhaitant, au nom de tous les membres du Maep, un «prompt rétablissement». Comme elle a tenu à rappeler qu'il était aussi l'initiateur du «nouvel ordre économique international» en 1974 et qui continue de résonner dans la tête de la jeune militante sénégalaise qu'elle était à cette époque là. Les travaux de la Commission nationale de gouvernance qui se sont déroulés durant deux jours à Alger constituent «le niveau le plus élevé d'ouverture et de transparence», eu égard à la qualité des intervenants et au nombre de ministres auditionnés, a déclaré jeudi Mme Marie-Angélique Savané. Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec la présidente de la commission nationale (algérienne) pour la gouvernance, Mme Fatma-Zohra Karadja, Mme Savané a exprimé son «entière confiance» en cette commission, au vu du déroulement de ses travaux. La nouveauté en Algérie est que la réunion avec les représentants de treize ministères, dont douze ministres, «s'est déroulée en séance solennelle, publiquement, avec des débats riches», a-t-elle précisé. Les quelques expériences menées jusque-là par le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs, a-t-elle indiqué, se limitaient «à des rencontres en tête-à-tête ou en réunions restreintes (...) c'est pourquoi vous aurez des résultats positifs», a estimé Mme Savané. La Commission pour la gouvernance a exprimé, dans sa déclaration finale, «toute sa reconnaissance aux grandes initiatives panafricaines dans la lutte contre la pauvreté, la prévention et le règlement pacifique des conflits en Afrique consentis par le président Bouteflika, dans la mise en oeuvre du Nepad».