La Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, espionnage) et les Renseignements généraux (police) ont reçu une copie du précieux document. Le journal précise qu'il ne s'agit pas seulement d'une simple énumération de noms, mais plutôt d'un fichier contenant des éléments directement utilisables par les spécialistes français. La France y tenait absolument. L'Algérie vient de lui donner satisfaction. Quelques semaines après la visite à Alger de Nicolas Sarkozy, les autorités françaises ont obtenu de l'Algérie la liste des islamistes libérés dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de réconciliation nationale. Cette requête figurait en bonne place dans les notes du ministre de l'Intérieur lors de son déplacement à Alger même si, en bon flic, il avait préféré centrer sa communication sur la suppression de la consultation préalable à la délivrance des visas Schengen pour les ressortissants algériens, les mettant au diapason de leurs homologues tunisiens et marocains. Liberté a été le premier à annoncer, dès l'été, que la liste des amnistiés constituait une nouvelle pomme de discorde entre les deux pays. Epargnée depuis 10 ans par les attentats, la France n'est pas moins à l'abri du terrorisme. Nombre d'actions ont été déjouées, et la menace y est considérée très élevée. D'ailleurs, le Plan Vigipirate de renforcement de la sécurité est d'ailleurs toujours en vigueur. Et les dernières menaces du GSPC n'ont pas surpris les services spécialisés qui affirment n'avoir jamais baissé la garde. Selon le quotidien Le Figaro, les services de renseignements français viennent d'obtenir la liste tant désirée. La Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, espionnage) et les Renseignements généraux (police) ont reçu une copie du précieux document. Le journal précise qu'il ne s'agit pas seulement d'une simple énumération de noms, mais plutôt d'un fichier contenant des éléments directement utilisables par les spécialistes français. “Cette transmission constitue un geste amical à l'égard de la France et une réponse à l'assouplissement du régime des visas français ordinaires demandé, et obtenu par Alger après la suppression de la consultation préalable des pays de l'espace Schengen”, commente Le Figaro. Immédiatement, les services concernés se sont attelés au travail pour tenter d'exploiter les données et prémunir cette menace renouvelée par le GSPC. Sur les 2 629 détenus libérés de prison entre début mars et septembre 2006, on rencontre en effet un bloc d'individus issus des groupes islamiques armés (GIA) qui ont frappé la France en 1995 au cours d'une vague d'attentats sanglants. Sur ce nombre, plusieurs dizaines à plusieurs centaines auraient mordu la main clémente qui leur a redonné la liberté et retrouvé les maquis du GSPC. La France, note Le Figaro, redoute qu'un petit groupe de ces vrais faux repentis, parfois peu ou pas connus des services français, ne gagne l'Hexagone. Il cite l'histoire d'un membre présumé du GSPC qui, aussitôt libéré, a rejoint le maquis avant de gagner la France pour y fonder un commerce et épouser une Française. Il commet alors l'erreur d'entrer en contact direct avec un responsable du GSPC en exil au Royaume-Uni, ce qui lui vaut une expulsion immédiate. Intervenue à contre-courant de la lutte contre le terrorisme érigée par les Etats-Unis au rang de priorité universelle, l'amnistie de terroristes dans le cadre de la réconciliation nationale avait suscité la panique au sein des services de sécurité occidentaux. Si leur repentance a effacé leurs crimes aux yeux des autorités algériennes, elle ne leur a pas ôté leur dangerosité aux yeux des polices occidentales qui ne souhaitent pas les voir sur leur territoire. D'où leur désir d'obtenir leur fichier. Y. K.