La secrétaire d'Etat américaine, Condolezza Rice, se rend de nouveau au Proche-Orient pour des entretiens sur le conflit palestinien et l'Irak, mais, contrairement à ses virées précédentes, elle avoue des ambitions modestes ! C'est que l'administration américaine n'est plus au sommet de sa superbe. Bush doit faire face à son opposition qui tient à le marquer au pas et à la communauté internationale lassée par ses aventures unilatérales, voire impériales. La chef de la diplomatie américaine annonce, pour la première fois dans sa fulgurante carrière, qu'elle va “consulter” les dirigeants de la région et explorer avec eux les moyens d'aider les parties à progresser vers la résolution du conflit israélo-palestinien et poursuivre les discussions sur l'avenir de l'Irak. Mme Rice, qui doit entamer ce nouveau périple régionale, vendredi dernier, doit surtout essayer de convaincre ses interlocuteurs sur la nouvelle stratégie pour l'Irak, que devait annoncer Bush hier et qu'elle doit promouvoir aujourd'hui devant un Congrès assez hostile, entre les mains des démocrates. Entre le 12 et le 19 janvier, la dernière rescapée des néo-conservateurs qui avaient entouré Bush se rendra à Jérusalem, à Ramallah, à Charm El Cheikh, à Amman, à Ryad et à Koweït City, avant de faire halte à Londres et à Berlin. L'étape koweïtienne sera marquée par une réunion avec les ministres des AE du CCG+2, le groupe de pays arabes modérés sur lesquels l'administration américaine compte s'appuyer pour faire échec à l'influence de l'Iran et la Syrie dans la région, a précisé son porte-parole, McCormack. Au six monarchies pétrolières (Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Bahreïn), qui composent le CCG, se sont adjoints L'Egypte et la Jordanie pour former le CCG+2, qui s'est déjà réuni à plusieurs reprises avec Mme Rice, l'an passé à New York, au Caire, à Ryad et en Jordanie. Après son retour, Mme Rice doit participer, le 25 janvier à Paris, à une conférence internationale d'aide au Liban, en marge de laquelle devrait se tenir une réunion du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU). Washington est ouvertement pressé par ses alliés arabes et européens d'accentuer ses efforts sur le conflit israélo-palestinien, considéré comme un important facteur d'instabilité dans l'ensemble de la région. Bush, jusqu'ici, a toujours penché en faveur d'Israël. sDepuis la défaite électorale des républicains en novembre et la publication le mois dernier du rapport Baker, qui établissait un lien étroit entre les violences en Irak et le manque de progrès dans le conflit israélo-palestinien, le président américain a promis de revoir sa copie. D. Bouatta