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“M. Khelifa m'a appelé cet Aïd El-Kébir”
Adelhafidh Chachoua, DG de Khalifa Groupe Protection et Sécurité
Publié dans Liberté le 18 - 01 - 2007

Le tribunal criminel près la cour de Blida a entendu Abdelhafidh Chachoua, directeur général de la structure protection du groupe Khalifa, KGPS. Il est l'accusé qui connaît le mieux ou le plus Rafik Abdelmoumen Khelifa, mais qui se refusera à réellement parler lançant juste quelques piques aux magistrats.
Nerveux ? Peut-être. Ironique ? Sûrement. Complexe ? Indubitablement. Bien loin de l'image un peu simple ou d'ignorance qu'il voulait transmettre, Abdelhafidh Chachoua aura mis, hier, les “nerfs” des magistrats, tribunal et parquet, à rude épreuve. La journée a été consacrée à son audition et une tension palpable régnait. Celle-ci qui n'est apparemment toujours pas finie. Le directeur général de Khalifa Group Protection et Sécurité (KGPS) est un ancien inspecteur de police, démissionnaire en octobre 2000, il a intégré le groupe Khalifa à la même période. Il a été chargé de la mise en place de l'équipe de sécurité.
Il confirmera les dires de Dellal Abdelouahab. C'était lui qui l'envoyait à la caisse principale récupérer les sacs sur instruction de RAK. Il les lui rapportait à la direction générale ; Abdelhafidh Chachoua les récupérait dans les “escaliers” et les déposaient dans le bureau du P-DG. Ces sommes variaient entre un et dix millions de DA. Il évoquera le fait qu'il lui arrivait d'accompagner personnellement RAK lors de ses déplacements dans la capitale, lui servant de chauffeur. “Un jour, le P-DG m'a demandé de l'accompagner à Oued-Smar pour voir les engins de Khalifa Construction. Il m'a demandé de m'arrêter à l'agence d'El-Harrach. Il a écrit un mot dans la voiture et m'a demandé de le remettre au directeur de l'agence. Ce que j'ai fait dans le hall et je suis ressorti. Là, M. le P-DG m'a dit d'attendre encore. Je suis reparti. Des agents nous ont ramené un sac, qu'on a mis dans le coffre”. Le montant des sacs est de l'ordre de 2,5 milliards de centimes, soit 25 millions DA.
Abdelhafidh Chachoua accompagnait aussi RAK lors de ses déplacements à l'étranger notamment à “Bamako, Philadelphie, Washington, Dubaï, Paris, Cannes et en Arabie Saoudite”. Ces déplacements se faisaient, dira-t-il, dans un cadre professionnel même si RAK avait sa protection personnelle. “Pour moi, il s'agissait de sécurité”. RAK voulait, selon lui, renforcer et compléter sa sécurité. La magistrate l'interrogera alors sur le type de relation qu'il entretenait avec RAK. Il s'agissait pour lui de travail, sa fonction lui conférait aussi le “privilège”, dixit la présidente, d'être attablé à une réception avec son P-DG. Voulant approfondir ce point, elle lui montrera des photos qu'elle a jugées “personnelles” et qu'elle a refusé de montrer aux avocats hormis Me Ksentini dont c'était le client. “Votre relation n'était pas seulement professionnelle”. Abdelhafid Chachoua expliquera que “la famille de la mère de M. Khelifa entretenait une amitié ancienne” avec la sienne. Et que s'attabler avec son P-DG était de son droit. Quant à la réception de Cannes, il y était à la fois en tant qu'invité et en fonction. “Je le connais depuis longtemps…”
“Il y a la presse, je n'ai pas envie de parler…”
Au PG, Abdelhafidh Chachoua expliquera la relation qui le liait à RAK. Leurs deux pères se connaissaient depuis la révolution, ils étaient emprisonnés ensemble à Lambèse et avaient pour épouse des parentes. Son père, ses frères et sœurs ont travaillé pour le groupe Khalifa que ce soit à Khalifa Bank ou Airways, en Algérie ou en France pour l'un. Son épouse travaillait à El Khalifa Bank. “Je l'ai connue à l'agence de Chéraga. Elle a été transférée à la direction de la comptabilité par mesure de sécurité, à cause des clients”, dira-t-il. Le PG insistera. “Vous connaissez son père. C'est lui qui dirigeait l'ONRB”, lancera Abelhafidh Chachoua. Autre question, les biens immobiliers de l'inculpé. Des villas, l'une à la DNC à Hydra achetée 10 mois après avoir quitté la police, une autre à Dar El-Diaf, achetée à 1,1milliard de centimes, ainsi qu'une villa acquise au Village des Artistes à Zéralda. Face à l'insistance du PG, il ne cachera pas son malaise : “Il y a la presse, je n'ai pas envie de parler…” L'argent pour l'acquisition de la villa de Zéralda, 5 millions de DA, provenait de son père, elle a été revendue, fin 2002-début 2003, à 7 millions DA quelque temps après. Le magistrat appuiera sur la vente “réelle ou factice” arguant que lors de la convocation remise par la GN, la facture d'électricité était toujours à son nom. L'accusé lui répondra : “Oui mais, je les ai avertis qu'elle n'était plus à moi, que je l'avais vendue. Ils ont quand même perquisitionné la maison alors que je les avais informés…” La présidente du tribunal rappellera à l'ordre l'accusé estimant que celui-ci “ne répondait plus avec respect” aux questions du PG. Elle lui suggérera une suspension de séance de 5 minutes pour lui permettre de se “reprendre”. Sa réponse a été négative. Le PG demandera finalement la suspension alors que l'accusé, quelque peu nerveux, présentait ses excuses au tribunal et au magistrat.
À la reprise, le PG ne posera plus de questions. Mme Brahimi le questionnera sur sa présence à la signature d'une convention entre Khalifa et la direction générale de la Sûreté nationale, sans préciser l'objet de la convention. “J'accompagnais M. Khelifa. Je ne suis pas parti seul. Il y avait une délégation. Et il n'y avait pas seulement le DGSN, il était accompagné d'une délégation”. Elle soulèvera aussi la remise de cartes de gratuité à certains membres de la DGSN. “Il y a eu une missive de la DGSN remise par un motard au bureau de Mme Aïouaz comportant des noms et demandant des cartes de gratuité. Elle m'a contacté parce qu'elle n'arrivait pas à joindre M. Khelifa et m'a demandé de l'informer si jamais il me contactait”. Ces cartes n'ont pas été remises par lui, dira-t-il.
Sans plus de précisions, la présidente l'interpellera sur le sponsoring des clubs de football, notamment l'équipe de Blida. C'est par inclinaison personnelle pour l'USMB qu'il a été approché par “le président Zaïm”. “Ils ont demandé. Ils avaient un match à jouer à Tlemcen. Le président du club est venu… Je ne me rappelle plus s'il y avait une ligne Alger-Tlemcen. Ils ont pris un avion ou des billets”. Quant à Lakhdar Belloumi, il ne l'a rencontré, dira-t-il, qu'à l'occasion du match Algérie-France 1998 au stade de France. Et une ou deux fois après. Il niera avoir été en relation quotidienne avec ce dernier, ainsi que lui avoir remis une somme d'argent.
La magistrate l'interrogera sur les sommes récupérées sur instruction de RAK. Il dira qu'il ne s'est jamais rendu personnellement à la caisse principale ou dans une agence, hormis une fois à El-Harrach. Akli Youcef était soit directement contacté par RAK, parfois il l'appelait sur instruction du P-DG et en compagnie de ce dernier dans son bureau. Akli Youcef confirmera ses dires ajoutant que si Chachoua Abdelhafidh figurait dans la liste des “ordonnateurs” il ne s'est jamais présenté lui-même.
Le PG reviendra à la charge demandant à l'inculpé son nom de code par rapport aux talkie-walkies. “Khalifa 3”. Khalifa 1 et 2 étant respectivement “M. Khelifa et le vice-président Krim”. Le magistrat abordera une question relative à la vie privée de l'inculpé lui demandant où s'était déroulé son mariage. “À l'hôtel El-Aurassi, fait par M. Khelifa. Beaucoup de monde est venu…”, lancera-t-il ajoutant qu'il ne savait pas d'où provenait l'argent et que cela a dû coûter environ “1 million de DA”.
“Quand il était à Alger ou à Londres ?”
Le PG lui demandera aussi à quand remonte le dernier coup de fil reçu de RAK après le blocage du commerce extérieur. “Quand il était à Alger ou à Londres ?” demandera l'inculpé. Le dernier puisqu'il n'était pas là, insistera le PG. “Non, il venait et repartait encore après”. Le PG aura néanmoins sa réponse, pas forcément celle qu'il voulait. “Il m'a appelé lors de ce Aïd El-Kébir. Vous voulez savoir de quoi on a parlé ?” ironisera Abdelhafidh Chachoua. Les magistrats auront une réaction d'étonnement. Le PG voulait l'interroger sur le coup de fil précédant la régularisation des 11 EES. Le magistrat l'interrogera également sur une lettre portant un montant de 385 000 dollars pour la production d'un film trouvée dans sa voiture. Lors de son audition par le juge instructeur, il avait déclaré, selon le PG, que RAK l'avait oubliée dans sa voiture. “Peut-être je ne sais pas”. “Dans votre voiture personnelle ?” demandera le PG. “Ils ne m'ont pas fouillé ma voiture. Je ne suis pas au courant. De toute façon même lui me conduisait. Des fois quand il en avait envie il prenait le volant”, lancera Abdelhafidh Chachoua. Il niera avoir servi d'intermédiaire entre El Khalifa Bank et Salah Belarbi qui dirigeait la mutuelle de la police, pour le dépôt des fonds de l'organisme dans la banque. Aux avocats de la défense, Abdelhafidh Chachoua réitérera les mêmes propos. Il dira à Me Bourayou qu'il récupérait le sac cadenassé de chez Dellal Abdelouahab et le remettait au P-DG dans son bureau. Face aux questions de l'avocat, notamment celle concernant le sort du sac après, et le soir, la magistrate interviendra. Me Bourayou expliquera son intention. “Vous posez la question d'où provient l'argent, il faut savoir aussi où il va et à qui il a profité”. Il lui demandera dans quel cadre s'est effectué le déplacement à Philadelphie. “Mission de rencontre entre les hommes d'affaires algériens et américains, pour l'investissement en Algérie”. A-t-elle été chapeautée par des officiels ? “Oui, ils ont été montrés à l'ENTV”. Il confirmera la présence d'artistes lors de la soirée de Cannes. “J'ai vu les mêmes à Alger...” Notamment sous les questions de Me Bourayou, celle de Catherine Deneuve ou de Gérard Depardieu. Autre question de l'avocat. “Et String ?”
Pas de réponse mais un éclat de rire général. Et c'est ce “r” de trop, car l'avocat faisait référence au célèbre chanteur anglais Sting, qui mettra fin à l'audience. La séance d'hier a pratiquement viré au rapport de force entre les magistrats et l'inculpé. Chacun sachant que Abdelhafidh Chachoua détient peut-être le plus de secrets, mais qu'il n'a pas voulu aller au fond des choses sauf par allusions. Celui-ci cherchant peut-être à protéger RAK ou sa relation privilégiée avec lui.
KGPS activait sans agrément
Khalifa Groupe Protection et Sécurité, la structure chargée de la protection des biens, des personnes et du transport de fonds activait sur tout le territoire national sans agrément, ni sécurité particulière. Son effectif était de 900 agents, dont 600 à Alger. C'est ce qu'a déclaré Abdelhafidh Chachoua au tribunal criminel près la cour de Blida. Il a été DG de KGPS “de fin 2000 à la liquidation”. Chargé de la mise en place de la structure, il a déposé une demande d'agrément et introduit le dossier au nom du groupe Khalifa durant la période où il a démissionné de son poste d'inspecteur de police fin 2000. L'agrément, obligatoire au demeurant, de KGPS avait été refusé par le ministère de tutelle, l'Intérieur et les Collectivités locales. À défaut, KGPS est devenue non pas une filiale mais un service du groupe relevant d'El Khalifa Bank, avec un siège spécifique, des moyens humains et matériels importants. KGPS ne disposait pas d'un “acte constitutif”. La structure disposait de 900 agents dont 600 à Alger. Sans aucune sécurité spécifique. Les agents chargés du convoyer les fonds ne disposaient pas de voitures “blindées”, faute encore une fois d'agrément. Ils n'étaient pas non plus armés.
Mohamed Zaïm, président de l'USM Blida
Le président de l'USM Blida, Mohamed Zaïm, a été entendu en tant que témoin. Il dira avoir connu Abdelhafidh Chachoua par l'entremise de Belaïd Kechad, directeur de l'agence KB à Blida, en qualité de “représentant de KB”. Une convention de sponsoring a été signée, entre Med Zaïm et Tahar Mekadam, chargé du sponsoring à KB, à compter de 2001. D'un montant global de quelque 40 millions de DA, elle portait “la plus grande partie des salaires de 18 joueurs, leurs primes de signature et les primes de matches, ainsi que les frais de transport et d'hébergement ainsi que les frais de fonctionnement du club”. Les salaires mensuels des joueurs variaient entre 20 000 DA et 50 000 DA, en plus des primes, notamment celles versées aux joueurs à la signature de leurs contrats avec le club, évaluées entre 500 000 et 3 millions de DA. Abdelhafidh Chachoua a nié ces propos affirmant n'avoir “rien à voir” avec les activités de sponsoring et rappelant à Med Zaïm qu'il avait déjà reçu RAK au stade de Blida contrairement à ce que ce dernier avait déclaré. “Tous les supporters peuvent le confirmer”. Med Zaïm a mis fin à cette relation de sponsoring à cause des interventions de “Abdelhafidh Chachoua dans le fonctionnement du club”, se mêlant de ses relations avec ses joueurs.
Le PG posera une question sur l'inculpé Ighil Meziane et ses rapports avec le club ce qui fera protester par la suite son avocat, Me Boulferad. “C'est une première, on fait passer les témoins avant les accusés”. Le passage de Mohamed Zaïm provoquera une tension entre les avocats et la présidente. Notamment lors d'une question de Me Meziane relative à la manière dont sortait l'argent de KB et si lui avait bénéficié d'un prêt. Un contentieux oppose actuellement la liquidation de KB à Med Zaïm. Une question refusée par la magistrate qui se référant au statut de témoin de M. Zaïm, rappellera à Me Meziane, qu'il est avocat de la partie civile et lui conseillera “de prendre attache avec la gendarmerie et de porter plainte”. Ce qui fera réagir l'avocat. “Je recherche l'argent de mon client…” La présidente lancera alors : “Ce n'est pas le seul témoin qui viendra en cette qualité et il y aura autre chose, je ne sortirai pas de ce cadre.” Elle rappellera aux avocats qu'ils n'avaient qu'à contester la prestation de serment. Le PG demandera alors une suspension de séance. Ce qui fut contesté par la défense et rejeté par la présidente. Me Meziane aura sa réponse. Med Zaïm affirmera ne pas avoir bénéficié de prêts en qualité de président de club ni personnellement.
Samar Smati


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