Les responsables de la clinique privée d'El-Achir reconnaissent que les 14 fœtus proviennent de leur structure, mais nient toute pratique d'avortement illégal et rejettent la balle sur l'administrateur qui les a enterrés sans avertir ses responsables et la municipalité. Alors que l'émotion n'est toujours pas retombée à El-Achir (Bordj Bou-Arréridj) au lendemain de l'annonce de la découverte de 8 fœtus (de 50g à 1 kg âgés de 1 à 6 mois), ainsi que 3 pieds de personnes âgées (2 gauches et un droit), voilà que 6 autres fœtus ont été retrouvés. En effet, la Gendarmerie nationale, suite à la première découverte aidée par la brigade canine, a déterré 6 autres fœtus, dans l'après-midi du jeudi. Ce qui fait un total jusqu'à présent de 14 fœtus. Pis, les responsables de l'établissement n'écartent pas la découverte d'autres fœtus ou autres, puisque l'administrateur agissait en solo. Ce dernier ainsi que le chauffeur de l'ambulance et un agent de service de la clinique d'El-Achir à 10 kilomètres du chef-lieu ont été placés en garde à vue. Voulant s'en laver les mains “et éviter les mauvaises interprétations”, le directeur de l'administration de la structure “incriminée” a tenu à apporter quelques éclaircissements sans entrer dans les détails de l'enquête en cours. Certes, il s'agit a priori de négligences dans l'organisation : ces fœtus sont normalement conservés, en attendant de connaître le souhait des parents. Ensuite, ils sont incinérés ou enterrés par la clinique, dans un délai bien déterminé. Une étape habituelle qui n'était pas réalisée à la clinique pour ces deux cas ou plus, l'enquête en cours déterminera le nombre. “Quand les parents ne réclament pas le corps, c'est à la clinique de le prendre en charge”, précise notre interlocuteur. Ils reconnaissent que les fœtus et les pieds amputés viennent de leur clinique et ils ont tous les papiers qui le prouvent. “Nous ne pratiquons pas d' avortements illégaux chez nous”, dira un des responsables. Ils nient avoir enterré ces restes humains dans une décharge publique, comme les médias l'ont rapporté, mais dans un endroit décent, loin de la décharge. Sur la question de l'incinération de ces fœtus et les restes humains, les responsables ont précisé que la clinique possède un incinérateur de grande capacité et atteint même les 1 200° C et que l'administrateur de la clinique a agi seul en croyant que ce geste est contre la charia, alors il a pris la décision de les enterrer accompagnés du nom et prénom, date de naissance et même selon le rituel musulman : bien enveloppés dans des tissus et bien parfumés. “Ce qui a été fait par la suite sans avertir les responsables de la clinique pour entreprendre les démarches nécessaires pour ce genre d'enterrement”.Des enquêtes administratives et judiciaires ont été ouvertes. Négligence ou autre ? L'enquête se poursuit pour élucider d'autres points sombres de cette découverte. Affaire à suivre. Chabane BOUARISSA