Fondateur des compagnons d'Emmaüs, résistant, ancien député et une des personnalités les plus populaires de France, l'abbé Pierre, décédé lundi matin à l'âge de 94 ans, avait consacré sa vie aux déshérités. De son vrai nom, Henri Grouès, l'abbé Pierre, né le 5 août 1912 à Lyon dans une famille nombreuse et aisée, effectue des études chez les jésuites, avant d'entrer, à 19 ans, chez les capucins, le plus pauvre des ordres mendiants. Malade, il doit les quitter peu après son ordination le 24 août 1938. Affecté au diocèse de Grenoble, il devient vicaire de la basilique Saint-Joseph, aumônier d'un orphelinat, puis vicaire à la cathédrale de Grenoble. Sous l'Occupation, il entre dans la clandestinité en 1942, vient en aide aux juifs, soutient les résistants du Vercors et réussit à faire évader Jacques de Gaulle, le frère du général de Gaulle. Arrêté en mai 1944 par les Allemands à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), il réussit à s'échapper et à rejoindre Alger.