Aujourd'hui, les défis qui attendent l'Algérie après l'entrée en vigueur de l'accord d'association et la prochaine adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont autrement plus sérieux. Il s'agira de placer le produit algérien sur le marché international. Si l'agriculture renaît de ses cendres ces dernières années, c'est grâce au regain d'intérêt porté à ce secteur par les pouvoirs publics après qu'ils l'eurent complètement abandonnée au profit d'une politique d'industrialisation qui n'a pas produit l'effet escompté et dont les premières conséquences ont été la dévalorisation du métier d'agriculteur. À partir de là, tout s'est enchaîné au point où durant les années fastes de la “révolution agraire”, les fellahs ont été transformés en de véritables fonctionnaires qui n'étaient plus soumis à une obligation de résultats, puisque même si les récoltes étaient faibles, les autorités se permettaient au nom de “l'Etat providence” de distribuer les bénéfices. Avec l'avènement de la crise économique due à la chute brutale des prix des hydrocarbures dans les années 1980, l'Etat était dans l'incapacité de subvenir aux besoins de la population. La crise politique, née de l'apparition du terrorisme, a d'autant plus aggravé la situation, puisque les islamistes du parti dissous ainsi que les organisations terroristes ont brûlé et massacré des milliers d'hectares et pris en otages des régions agricoles en les transformant en maquis. Mais, grâce à une lutte contre le terrorisme, menée efficacement avec la contribution du peuple qui avait compris les véritables enjeux de la violence islamiste, le pays a retrouvé sa stabilité. C'est dans cette optique que le président Bouteflika a fixé comme priorité la relance de l'agriculture. Cette stratégie visait en fait un double objectif. D'abord, il s'agissait de réhabiliter ce métier noble, et dans ce cadre, d'importants plans de soutien ont été lancés. Ensuite, il fallait permettre aux milliers de familles qui, par peur, ont quitté leurs terres de retrouver leurs villages et hameaux du pays profond. Cette politique, qui commence à apporter ses fruits dès lors que les besoins du marché national sont largement couverts, selon le ministre de l'Agriculture, est appelée à être consolidée. Aujourd'hui, les défis qui attendent l'Algérie après l'entrée en vigueur de l'accord d'association et la prochaine adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont autrement plus sérieux. Il s'agira de placer le produit algérien sur le marché international. Ce qui n'est pas une mince affaire. Y. S.