La coquette ville de Zemmouri est en passe de devenir un immense bidonville. Au centre-ville, des dizaines de constructions hideuses ont été érigées à haï Dallis. En plus des nouvelles baraques en cours de construction, des gourbis n'ont pas été démolis bien que leurs propriétaires aient bénéficié récemment de logements. Selon des habitants du quartier, haï Dellys est devenu le nouveau “goriace” de Zemmouri. “Nous ne comprenons pas l'attitude des autorités locales qui ont vu depuis plusieurs mois ces baraques mais ne veulent pas intervenir”, affirme Saïd, un résidant de la cité. La colère des citoyens est exacerbée par le fait qu'à côté des bidonvilles, des constructions illicites repoussantes ont été édifiées à la va-vite. “Certains citoyens se sont regroupés et ont décidé eux-mêmes du partage des parcelles de terrain pour la construction de leur bidonvilles”, affirme ammi Ali, qui voit sa ville se détruire à petit feu. “Même le séisme n'a pas fait ça”, ajoute ammi Ali, l'air désemparé. En plus des constructions illicites et des favelas qui poussent comme des champignons un peu partout dans la ville, des habitations en cours de construction semblent échapper aux règles urbanistiques bien que leurs propriétaires disposent de permis de construire. “Certes, ils ont le permis, mais la construction n'est pas adaptée aux plans approuvés par la Duch”, affirme un fonctionnaire de l'APC. Son collègue intervient : “Vous demandez trop à des responsables qui n'arrivent même pas à démolir des baraques érigées au centre- ville.” C. FAIROUZ