RESUME : Keltoum a accablé sa fille de reproches, devinant qu'elle aura des problèmes quand elle rentrera chez elle. Toutefois, elle a de la peine pour elle. Elle a dû subir une césarienne. Elle pleure quand l'infirmière lui remet le bébé… - Maman, comment est-il ? Comment va-t-il ? - Bien, la rassure Keltoum en passant un gant de toilette humide sur son visage. Mais, toi, comment te sens-tu ? As-tu encore mal ? Des larmes coulent, répondant par elles-mêmes à la question. Nawel se serait passée de cette nouvelle épreuve. Mais elle est heureuse de savoir que son fils va bien. Elle demande à le voir. - Quand tu te sentiras mieux, répond Keltoum. - Je vais mieux. Je veux le voir, le serrer dans mes bras, murmure Nawel. Je t'en prie maman. Keltoum ne peut le lui refuser. Elle va le prendre de son berceau et le lui apporter. Le visage de Nawel rayonne quand elle le voit. Cette fois, ce ne sont plus des larmes de douleur qu'elle verse, mais de joie, de bonheur. - Maman, je n'ai jamais vu un aussi beau bébé, lui dit-elle. Regarde comme il est beau. Il est bien portant, n'est-ce pas ? Il n'a aucune tache sur le corps ? Rien d'anormal ? - Je te jure qu'il n'a rien. Tu as un beau garçon, félicitations une nouvelle fois, dit Keltoum. Tu veux lui donner à téter ? - Oui ! Ce petit être quand elle le tient contre son sein, elle sent son cœur s'emballer. Il est si fragile, si vulnérable. Qui pourra prendre soin de lui mieux qu'elle et son père ? D'ailleurs, pourquoi n'est-il pas là ? - Maman, as-tu pensé à appeler Hamid ? lui demande-t-elle. Est-il au courant ? - Non, je me suis rappelée qu'il avait prévu qu'il vienne après demain. Je voulais lui faire une surprise. - Non, maman, tu dois l'appeler et le mettre au courant, insiste Nawel. Pour qu'il puisse se libérer de son travail. - Et de sa famille, ajoute Keltoum. Quand ils sauront, ils vont en faire tout un plat. - Je m'en fous, répond la jeune mère. Tout ce qui compte pour moi, c'est que mon bébé aille bien. Le reste, ça n'a plus d'importance. - Au contraire, rétorque Keltoum. Maintenant, tu dois être encore plus prudente. Vous êtes deux. - Qu'est-ce que je ne ferais pas pour lui ? - Et ton mari, penses-tu qu'il fera le nécessaire pour vous protéger ? l'interroge Keltoum. - Bien sûr ! - Et s'il n'apprécie pas le fait que tout se soit passé loin de chez lui ? Et, poursuit Keltoum en reprenant le bébé pour le mettre dans le berceau, s'il écoute ses parents et qu'il ne vienne pas ? Qu'est-ce que tu feras ? - Il viendra. Il sera le plus heureux des papas sur terre, affirme Nawel. Tu verras, ce bébé va le rendre plus tendre et même plus soucieux. Je t'en prie maman, va l'appeler, la prie-t-elle une dernière fois. Keltoum n'a pas le choix et, même si elle n'en a pas envie, elle va l'appeler à son travail. Elle n'est pas prête d'oublier son cri de joie quand elle apprend à Hamid la nouvelle. - C'est une bonne surprise ! C'est arrivé quand ? - Hier. - Tu penses qu'elle sera prête pour rentrer ? l'interroge Hamid. - Je ne crois pas. Elle a subi une opération, il faudra au moins deux ou trois semaines pour qu'elle s'en remette, lui apprend Keltoum. Quand viens-tu ? - Dès que je pourrai, répond Hamid. Je vais mettre ma famille au courant. Peut-être que mes parents voudront venir avec moi partager ma joie. Même si elle le pense, elle ne lui dit pas. Mais, elle en doute fort… (À suivre) A. K. [email protected]