Un plan d'action est prévu pour la concrétisation de la stratégie gouvernementale, en attendant l'élaboration du schéma national de l'aménagement touristique finalisé et soumis aux collectivités locales. Très optimiste dans son intervention, hier, sur les ondes de la Chaîne III, Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, a néanmoins été explicite en affirmant que le succès ne sera au rendez-vous qu'avec l'adhésion de tout un chacun. “L'année 2007 sera une année charnière pour le secteur du tourisme et verra la concrétisation de la stratégie arrêtée par le gouvernement à travers un plan d'action”, dira-t-il d'emblée affichant, sans conteste, la volonté des pouvoirs publics de faire du tourisme une véritable activité économique à même de constituer une industrie. Ce n'est pas une mission impossible, mais le chemin est semé d'embûches devant une réalité plus qu'évidente pour un secteur longtemps marginalisé, voire livré à lui-même et pour lequel la décennie noire n'a fait qu'accroître le malaise. Reste que les atouts naturels dont dispose l'Algérie peuvent lui valoir un gain de temps et d'efforts pour peu que les choix soient bien réfléchis. C'est ce que semble prôner Noureddine Moussa qui a déclaré à ce propos : “Oui pour le développement du tourisme, mais pas à n'importe quel prix !” Autrement dit, éviter les erreurs du passé et opter pour des investissements intelligents et surtout travailler avec des professionnels. “Il existe un réel engouement de la part des investisseurs, aussi bien étrangers que nationaux, mais chaque projet doit être étudié avec minutie”, a indiqué le ministre, précisant que l'investissement peut être à l'intérieur des zones consacrées à cet effet (ZET) ou en dehors. Il citera, en ce sens, 40 sociétés internationales qui ont manifesté leur intérêt telles que des Emiratis, des Saoudiens, des Qataris et des Koweïtiens. “Le code de l'investissement algérien a évolué avec plusieurs modifications de façon à assurer, encourager et accompagner au mieux l'investisseur”, dira le ministre, démontrant que l'Algérie ne détenait pas le monopole et que chacun des pays disputait sa part du marché mondial du tourisme. C'est dire que ce n'est pas gagné d'avance et que l'Algérie devra redoubler d'effort pour acquérir “sa place au soleil”. Pour ce faire, le département de Noureddine Moussa fait de la formation la pierre angulaire pour s'assurer le professionnalisme et de la promotion le cheval de bataille pour faire découvrir la destination Algérie. La participation aux foires et salons internationaux, l'organisation du Festival international du tourisme saharien ou encore le Salon international du tourisme, ainsi que la réhabilitation des fêtes locales sont autant d'actions à mener à court terme, en attendant l'apport de la future école supérieure de Tipasa. Comme étape intermédiaire, l'opération de classification est, en effet, le moyen le plus adéquat pour procéder au lifting du parc hôtelier qui devrait être appuyé de 30 000 lits supplémentaires au terme de la réalisation de pas moins de 321 projets qui sont actuellement à 51% du taux d'avancement des travaux. Le tourisme saharien demeure, de l'avis du ministre, la force de frappe du secteur et fait l'objet d'une étude qui donnera lieu aux mesures les plus adéquates pour la création de cinq pôles qui sont la Saoura, le Touat, le Gourara, le Hoggar et le Tassili et d'insister sur la pertinence et la nécessité de préserver nos sites classés. Nabila SaIdoun