Si le MSP considère que le député n'a pas pu jouer le rôle qui lui est dévolu en raison du fait que le gouvernement est resté le seul législateur, ce n'est pas le cas du FLN et du RND qui estiment que le parlementaire a été jusqu'au bout de ses missions. Les parlementaires de la Chambre basse ont-ils joué leur rôle lors de cette législature qui s'achève ? Cette question soumise à l'appréciation des présidents de groupe parlementaire représentés à l'APN donne des réponses mitigées. C'est ainsi que, de l'avis de Abdelhak Boumechra, du Mouvement de la société pour la paix (MSP), “le député n'a pas pu jouer pleinement son rôle constitutionnel”. Cet état de fait n'est cependant pas imputé au “manque de volonté du député”, dira Boumechra, “mais, c'est parce que l'actuel système politique ne le laisse pas jouer pleinement son rôle”, précise-t-il. Par système politique, Boumechra entend “la présidence de la République, le gouvernement et les pouvoirs publics”. Se voulant plus explicite, il indiquera que “certainement, il y a eu une ouverture démocratique et la naissance du multipartisme, mais la vision politique d'antan a persisté”. C'est un point de vue également partagé par le président du groupe parlementaire du mouvement de Djaballah : “Le rôle du député a été marginal, dira Kadri, malgré les propositions de lois formulées par El-Islah”, note-t-il. C'est que le gouvernement est demeuré le seul “législateur”, estime-t-il, arguant qu'il a été le seul à élaborer et à présenter des avant-projets de loi. Aussi, le député n'a pas, selon Kadri, exercé sa fonction de contrôle. “Cette législature a péché par l'absence de la fonction de contrôle parlementaire, et tout le monde se référait au président de la République lors des interventions au Parlement, comme si tout dépendait d'un seul homme”, se plaint-il. Même état d'esprit chez le Parti des travailleurs (PT) regrettant que les députés n'aient pas joué pleinement leur rôle. “Le rôle du député est important dans une législature car il a un mandat, et il est doté de prérogatives et de moyens pour bloquer des décisions qu'il peut juger dangereuses”, indiquera d'emblée Djelloul Djoudi, le président du groupe parlementaire du PT, notant que cependant à “l'intérieur de l'hémicycle, c'est autre chose”. Une façon à lui pour dire que les parlementaires n'ont pas toujours eu l'attitude qu'il faut. Plus précis, il estimera que “les députés pouvaient bloquer la loi sur les hydrocarbures et la loi sur l'eau par exemple”. Ceci étant, “pour nous les députés du PT qui ont intervenu dans tous les projets de loi, nous avions introduit un nombre important d'amendements dans le but de peser sur le cours des choses”. Ce point de vue n'est toutefois pas partagé par les parlementaires du RND et du FLN qui estiment que le député a joué pleinement son rôle lors de la législature qui s'achève. Si à ce propos, aux yeux de Dadouaâ Layachi, le président du groupe parlementaire du FLN, “le rôle du député a été important dans la mesure où il a été le réceptacle des préoccupations citoyennes au niveau local et au niveau national”, de l'avis de Miloud Chorfi du RND, “le député a joué son rôle de parlementaire et d'élu”. Les arguments de Chorfi sont que “le député assiste aux sessions du Parlement et fournit des efforts au niveau des commissions spéciales”. Le député a également joué son rôle “en posant le problème de sa région au sein de l'hémicycle”, estimera Chorfi. N. M.