Le ministre de la Communication a élaboré une stratégie de “relance” du secteur. M. Djiar parle de nécessité de refondation du système d'information national, ce qui équivaut à une remise en cause à peine voilée du fonctionnement, de la gestion des médias. À l'énoncé des grandes lignes de cette nouvelle stratégie, on comprend également que les médias nationaux sont loin des standards internationaux. Cette vision (du ministre) est basée sur “une gestion prospective et participative de la communication” dans le but de libérer les énergies et surtout que les professionnels prennent conscience des menaces sur les médias dans le cadre de la mondialisation. En plus clair, la suggestion du ministre se veut une mise en garde à l'endroit des professionnels devant ce nouveau contexte qui ne laisse aucun choix possible : ou réussir à s'intégrer dans l'impitoyable mondialisation, ce qui est un défi majeur à relever, ou la subir avec tout ce que cela suppose comme risques. Et pour contrer ces risques, M. Djiar propose de concentrer les efforts sur les thèmes liés au développement, la cohésion, la réconciliation et l'identité nationale. Un retour sur les constantes nationales autrement formulé. C'est-à-dire la spécificité algérienne à préserver. L'Etat, de son côté, s'engagera à aider à la réalisation de ces objectifs. Par divers mécanismes dont le ministre ne donne pas de détail, l'Etat soutiendra la promotion de la presse, le développement du secteur public et une révision de la législation relative au secteur afin de l'adapter aux normes internationales. Modernisation des moyens, aides, formation et perfectionnement sont des actions à mener parallèlement à d'autres qui concerneront principalement le secteur public pour améliorer ses performances et assumer véritablement sa mission de service public. Même la communication institutionnelle est concernée. L'ouverture de l'audiovisuel n'est évidemment pas à l'ordre du jour de cette stratégie puisque le ministre n'évoque d'ouverture au privé que de la production. “Une œuvre du renouveau” à laquelle doivent participer tous les acteurs de la communication, “des professionnels de la presse, a-t-il précisé, qui se limitera, manifestement au respect de la liberté d'expression”. Et il est légitime de se demander, au vu de l'ampleur de la mission demandée aux médias, s'il est aujourd'hui possible de faire face à “l'invasion médiatique” avec les seules capacités de l'audiovisuel unique et d'une jeune presse remise à niveau. La hantise et le tabou de l'ouverture des médias lourds demeurent entiers, et cette perspective demeure lointaine puisque subordonnée à la “construction de l'identité nationale”. Djilali B.