L'Iran célèbre aujourd'hui l'anniversaire de sa révolution islamique de 1979 sous le signe du nucléaire. Un pied de nez aux Occidentaux, aux Américains particulièrement, qui menacent d'accroître leurs pressions pour que Téhéran suspende son programme d'enrichissement de l'uranium. Ahmadinejad doit annoncer à cette occasion l'entrée en production de cette matière indispensable à la maîtrise nucléaire mais qui ouvrent la voie, selon les Occidentaux à la bombe atomique, lors d'une cérémonie grandiose prévue sur la place Azadi (liberté), où Khomeiny avait annoncé la naissance de la République islamique. Les cérémonies d'anniversaire de la révolution islamique commencées il y a dix jours, trouvent leur point d'orgue aujourd'hui avec des défilés à travers l'Iran pour montrer la détermination des Iraniens “à défendre l'islam et l'Iran”, a affirmé la veille le guide suprême iranien et successeur de Khomeiny, l'ayatollah Ali Khameneï. Sur la place Azadi, cent musiciens devaient interpréter une “symphonie nucléaire” ! Dans le même temps, la pression monte sur l'Iran afin qu'elle suspende ses activités nucléaires controversées. Le directeur de l'AIEA, Mohamed El Baradei, a rédigé un rapport recommandant au Conseil des gouverneurs de l'agence, qui se réunira le 5 mars, de suspendre près de la moitié de ses projets de coopération technique avec l'Iran, conformément à la résolution 1737 du Conseil de sécurité de l'ONU du 23 décembre, qui a sanctionné le refus de Téhéran de suspendre l'enrichissement de l'uranium. L'Iran risque de nouvelles sanctions de l'ONU à l'issue du délai de soixante jours, expirant le 20 février. D. B.