C'est un conteneur de guerre qui vient d'être découvert par les douaniers au port d'Alger. Ouvert la semaine dernière, après avoir été minutieusement “pisté” par les agents de l'inspection divisionnaire du port, le conteneur en question livrera un arsenal de guerre soigneusement dissimulé. 480 poignards militaires type commando, 3 475 épées de différents modèles, 2 096 jumelles, 360 sabres de samouraï et 3 000 briquets à l'effigie de Ben Laden. Ces produits prohibés seraient fabriqués en majorité en Italie, indiquent nos sources. Le commanditaire de cette importation frauduleuse a recouru au coup classique du prête-nom, puisqu'il a utilisé un registre du commerce loué et a poussé son audace jusqu'à introduire un dossier de déclaration douanière, en indiquant que le conteneur était chargé de divers articles de ménage. Comptant sûrement sur des complicités ou des voies de passage monnayées, le fraudeur était loin de se douter du système de surveillance mis en œuvre pour la circonstance par les responsables des douanes lesquels se déclarent convaincus de “l'existence d'un solide réseau sur ce segment”. Le conteneur de grande capacité (40 pieds) est arrivé en provenance de Chine, via Dubaï, voyageant au nom de son pseudo-propriétaire, le nommé B. Nos sources indiquent que “le commanditaire sera bientôt identifié et poursuivi”, d'autant que la consommation du délit de la fausse déclaration d'espèce, aggravée par la nature prohibée de la marchandise, a été bel et bien constatée. Reste cependant à délimiter les responsabilités sur d'éventuelles complicités au niveau du port, puisque le fraudeur, en optant pour le risque de la déclaration au lieu de la contrebande, semblait sûr de certains appuis internes. Un double défi économique et sécuritaire interpelle les responsables douaniers du port d'Alger qui ont ouvert depuis quelques mois un vaste front contre la fraude et réussi des saisies records. A. W.