Les affaires douanières se suivent, mais ne se ressemblent pas forcément. Selon des sources dignes de foi, «un grand nombre de conteneurs renfermant des produits sensibles pouvant porter atteinte à l'économie et surtout à la sécurité, actuellement au port d'Alger, feraient l'objet de surveillance de la part des douaniers». Ces conteneurs, selon notre informateur, ont été ciblés «à la suite d'une information parvenue aux services des douanes selon laquelle la marchandise aurait été introduite sous de fausses déclarations de nature». Notre interlocuteur nous indique que «les conteneurs en question renfermeraient des jumelles militaires, des armes (blanches et probablement de poing) et autres produits que les importateurs ont introduits depuis quelques jours», ajoutant: «Ces derniers tenteraient des interventions auprès de certains hauts fonctionnaires pour leur enlèvement.» On apprendra, par ailleurs, que «l'un des importateurs serait le même que celui qui, récemment, avait importé des jumelles militaires qui ont fait l'objet d'une saisie». L'inspection divisionnaire d'Alger Commerce qui est investie des pouvoirs de combattre la fraude et les infractions de change (transferts illicites de devises) s'active à contrecarrer ces fraudeurs, mais trouve, selon notre informateur, «d'énormes difficultés à faire face aux importateurs frauduleux et aux cercles occultes évoluant au sein de la direction des douanes lesquels versent dans l'inquisition pour tenter de blanchir certains importateurs frauduleux au détriment des investisseurs». A cet effet, le divisionnaire M.Regue, à l'origine des saisies spectaculaires dévoilant l'ampleur du trafic et qui «promet des saisies similaires, voire plus importantes», dénonce ouvertement «la complicité de certaines personnes influentes». A le croire, on est tenté de pointer le doigt vers de hauts fonctionnaires des douanes lesquels «seraient à l'origine de diverses manipulations et instrumentation de certains médias aux fins de porter atteinte aux investisseurs dont l'affaire des unités (Batna et Berrayane) de montage de batteries Tudor (accumulateurs électriques au plomb importés en pièces détachées) est un exemple édifiant». A cet effet, il est séant de se poser les questions suivantes: pourquoi cette affaire a ressurgi des années après par le biais d'un quotidien qui use du qualificatif de scandale? Le divisionnaire, qui argue «la légitimité des transitions de cet investisseur soumis à des taxes douanières de 15 et 17 %», parle «d'intentions inavouées de blocage et d'entraves à l'investissement» précisant en ce sens que «contrairement à celui-ci, d'autres importateurs qui introduisent des produits similaires en l'état (destinés à la vente directe) et sous des prête-noms, payent des taxes en deçà de la normale». Il ajoute que «l'importation de 20 conteneurs de batteries par la Sarl Sofacc par le biais du transitaire B.M. a été contestée par l'officier de contrôle qui a fait l'objet d'une incarcération à la suite d'une plainte de la direction générale des douanes pour avoir transgressé une décision de classement tarifaire émanant de la DG, inhérente aux articles importés». M.Regue précise en outre que «des contrôles préalables des activités de cette société ont été effectués par mes services en complément de la décision de la DG laquelle, qui m'a rendu destinataire d'une copie d'un PV de constat faxée par le directeur de Ouargla sur instruction de la DG, a décidé la liquidation de cette déclaration dans les formes réglementaires et l'établissement d'un bulletin 195 (contrôle a posteriori)». Obligation de réserve oblige, M.Regue parle de situation embarrassante qui «continue d'être couvée et protégée par certaines personnes au sein de l'institution douanière et ce, pour des intérêts inavoués».