L'inadéquation du statut régissant les Chambres de commerce, et l'épineuse question de leur financement empêchent les Chambres de commerce et d'industrie de jouer pleinement leur rôle. La Chambre algérienne de commerce et d'industrie cherche les moyens à même de lui permettre de remplir convenablement ses missions, des moyens financiers et autres qui lui font actuellement défaut. C'est ce qui ressort de l'assemblée générale organisée hier au siège de l'Agence de promotion du commerce extérieur (Algex). “Nous ne représentons rien du tout.”, “Nous pesons rien du tout”, ces propos des différents représentants des Chambres de commerce et d'industrie illustrent parfaitement le malaise qui règne au sein de ces espaces intermédiaires. Le président de la Caci, M. Brahim Bendjaber, résume les contraintes par l'inadéquation du statut régissant les Chambres de commerce, et l'épineuse question de leur financement. L'ensemble des Chambres de commerce affiche des dettes, dont le montant total avoisine les 13 milliards. Plusieurs Chambres de commerce ont été instituées, par décret, mais sans dotation, ni locaux. “Certaines d'entre elles sont des SDF”, ironise M. Brahim Bendjaber soulignant tout de même la disponibilité de la tutelle, ministère du Commerce, dans la recherche des solutions à même de donner un nouveau souffle aux Chambres de commerce et d'industrie qui, dans beaucoup de pays, constituent des leviers importants dans le développement et la création d'entreprises. Ces contraintes n'empêchent pas les responsables actuels de la Caci de s'inscrire dans une dynamique ambitieuse. Construire des palais d'exposition, gérer le port de Djendjen, récupérer l'espace d'exposition de la Safex, des projets, plutôt des “rêves”, que la chambre souhaite qu'ils se réalisent avec l'aide de l'administration. Car, en définitive, tout repose sur les moyens que les pouvoirs publics voudraient mettre à la disposition de Chambres de commerce et d'industrie. Sur ce plan, le ministère du Commerce semble afficher une disponibilité à répondre positivement aux doléances des élus de la Caci. Le représentant du ministère du Commerce évoque, dans ce sens, justement le projet de statut de Chambre de commerce qui “répond dans une large mesure aux préoccupations soulevées”. Il a même proposé de travailler avec la commission instituée par la Caci, pour aboutir à un projet de statut consensuel. Le représentant du ministère du Commerce évoque les autres mesures proposées par son département, mais qui, malheureusement, n'ont pas été retenues, dans les arbitrages effectués. Il cite l'effacement de la dette de Chambres de commerce, de la dotation initiale de Chambre de commerce nouvellement créées, l'exonération d'impôts pour les Chambres de commerce, estimant que sur les 28 chambres, il n'y a que 3 à 5 qui ont une situation financière à même de faire l'objet d'une imposition. “Mais, nous allons revenir à la charge”, rassure-t-il. Concernant les locaux, le représentant du ministère du Commerce affirme que l'ensemble des walis a été saisi par écrit par le ministre. Le ministère du Commerce a même proposé à ce que les Chambres de commerce soient partie prenante dans la gestion des zones d'activité industrielle. Pour autant, le représentant du ministère du Commerce estime que les Chambres de commerce ne doivent pas se substituer aux centres de formation professionnelle, en faisant référence aux questions de formation qui ont focalisé les débats. Les missions “plus nobles”, selon lui, des Chambres de commerce et d'accompagner les opérateurs économiques et le programme économique, de contribuer à la croissance, et à la création d'entreprises. Faut-il pour autant qu'elles aient les moyens pour les mener ? Dans la foulée, le représentant du ministère annonce un projet de décret qui mettra de l'ordre dans l'organisation de quinzaines commerciales, qui, il est vrai parfois, dure des mois. Il fait référence aussi à la non-mise en place du Conseil national pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, un organe consultatif institué par un texte de loi datant de 2003. Le plus gros dossier actuellement en préparation au niveau du ministère du Commerce est celui de l'équipement commercial, pourrait à terme de mettre de l'ordre dans le circuit de distribution et réduire, en même temps, le marché informel. Le représentant du ministère du Commerce estime que 65% de l'offre de fruits et légumes ne transitent par les marchés de gros. Du coup, on pense à la construction de 50 marchés de gros sur cinq années. Quatre auront une vocation nationale, une vingtaine de marchés régionaux et 24 à vocation locale. Meziane rabhi